En face de la recrudescence des violences à caractère sexuel dans les établissements scolaires à différents niveaux, plusieurs initiatives sont prises pour y mettre un terme. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les campagnes Ni viande ni objet, et Sans oui, c’est non !. La fédération des Cégeps et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) sont également engagées à prévenir davantage ce fléau dans les établissements du réseau collégial en adhérant à ces deux campagnes de prévention et de sensibilisation.
Les victimes de violences à caractère sexuel se sont levées pour dénoncer ces actes qui sont devenus fréquents dans les universités. Les derniers en date remontent en octobre 2016 où des étudiantes des résidences de l’Université Laval ont rapporté des cas d’intrusion dans leurs chambres et d’agressions sexuelles sur certaines d’entre elles.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, était alors montée au créneau pour dénoncer de telles agressions et proposer que le Québec élabore une politique-cadre sur la question de la prévention de tels événements partout au Québec.
À la veille des journées de consultation sur les violences sexuelles organisées par la ministre David, les directions des Cégeps et les associations étudiantes tiennent à marquer le coup à travers un message de sensibilisation de toute la communauté collégiale à l’importance d’agir pour prévenir les comportements sexistes et les violences sexuelles.

L’importance du consentement
Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, Bernard Tremblay, le président directeur général de la Fédération des Cégeps a affirmé qu’une telle campagne de sensibilisation arrive à point nommé, dans un contexte où les étudiants du collège sont à l’âge sensible où ils doivent être au fait de certains fléaux et maux susceptibles de perturber leur cheminement scolaire.
Ils doivent ainsi apprendre certaines subtilités de la vie en société, comme la compréhension et le respect des autres, éviter d’avoir des comportements déviants ou de poser des gestes inappropriés, et avoir assez de clairvoyance pour savoir situer la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.

C’est pour cela qu’il est important que les différents campus s’associent à des campagnes qui font de la sensibilisation, comme Ni viande ni objet conçue par les étudiants du Cégep de Sherbrooke, ou Sans oui, c’est non!, qui a cours dans les universités du pays, a relevé monsieur Tremblay.
La plupart des Cégeps en ont fait une publicité large dans leur réseau et comptent s’en servir comme un levier, avec comme message central : le consentement. Il ne doit pas être présumé, mais il doit être clair et affirmé, avant toute initiative à caractère sexuel, a précisé Bernard Tremblay.
C’est une démarche que le gouvernement est appelé à appuyer à travers des programmes de financements incitatifs qui permettent l’embauche de personnels qualifiés pour l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles.
C’est dans ce but que la Fédération des Cégeps a sollicité un investissement de 5 M$ afin que les Cégeps puissent embaucher des ressources psychosociales pour mener la sensibilisation, la prévention et l’accompagnement des victimes qui ont des besoins particuliers quand ils sont confrontés à des difficultés, ce qui permet d’assurer leur réussite scolaire.
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