Les compressions de Trump dans les sciences et l’environnement vont rendre les Canadiens encore plus « intelligents »

Les interdictions de voyager de Trump et la série de gestes posés par l’occupant de la Maison-Blanche pour sabrer les budgets fédéraux en science et en environnement pourraient déclencher une fuite vers le Canada des cerveaux américains qui seraient à la recherche d’un environnement de travail plus sain.

Dr Alan Bernstein - CBC
Dr Alan Bernstein – CBC

C’est l’analyse que fait le Dr Alan Bernstein, président de l’ICRA, un réseau mondial de recherche qui finance des centaines de scientifiques dans 16 pays.

Selon le scientifique canadien de 70 ans, l’un des plus renommés au Canada, des scientifiques du monde entier envisagent déjà de boycotter les réunions scientifiques aux États-Unis.

Il estime que les efforts de Donald Trump pour limiter les déplacements des scientifiques dans son pays tout en réduisant simultanément les fonds offerts aux programmes scientifiques constituent une occasion rêvée pour le secteur des sciences au Canada de faire des acquisitions importantes.

Plus ouvert et plus offrant

« Je pense que c’est un moment où nous devrions être audacieux », explique Bernstein, qui croit qu’il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le Canada est devenu de plus en plus attrayant pour les scientifiques du monde entier.

« Avant, si vous étiez un jeune scientifique brillant partout dans le monde, vous vouliez aller à Harvard ou à Berkeley ou à Stanford. Maintenant, je pense que ces gens pensent au Canada », dit-il. Puis il ajoute : « Nous avons de très bonnes universités ici, nous parlons anglais et nous sommes une société accueillante pour les immigrants. »

Bernstein dit qu’il a notamment parlé avec trois scientifiques expérimentés qui veulent quitter leur université pour une université canadienne; deux d’entre eux ont déjà reçu des offres.

Au tour des scientifiques canadiens de boycotter les États-Unis de Trump – 6:30

Un point de vue partagé de l’autre côté de la frontière

Rush Holt - AAAS
Rush Holt – AAAS © Kris Connor

Rush Holt, chef de l’Association américaine pour l’avancement des sciences – la plus grande société scientifique générale du monde – n’est pas surpris à ce sujet.

L’Association a envoyé une lettre à la Maison-Blanche, signée par les 182 organisations membres, après que la première ordonnance de Trump visant les voyages eut été signée en janvier, arguant que cette ordonnance affecterait les scientifiques espérant venir aux États-Unis.

« Nous savons que les scientifiques du monde entier envisagent de boycotter les rencontres ici, et ces gens demandent à la société scientifique internationale de tenir ses rencontres dans d’autres pays que les États-Unis », a déclaré Holt, qui est un ancien membre démocrate de la Chambre des représentants des États-Unis.

Des centaines de professeurs et d’universités au Canada se sont joints à plus de 6200 intellectuels du monde en refusant de participer à des conférences internationales tenues en sol américain.
Vue de Toronto : des centaines de professeurs et d’universités au Canada se sont joints à plus de 6200 intellectuels du monde en refusant de participer à des conférences internationales tenues en sol américain. © Nicolas Pham/Radio-Canada

Aide-mémoire…
– Le directeur du budget américain, Mick Mulvaney, a déclaré qu’il programmait en ce moment des compressions importantes dans la recherche sur le changement climatique parce que l’occupant de la Maison-Blanche croit qu’il s’agit d’un « gaspillage de votre argent ». Mulvaney a également déclaré qu’il y avait « d’énormes possibilités d’économies » grâce à des coupes budgétaires qui toucheraient les Instituts nationaux de la santé.
– De jeunes scientifiques organisent une Marche pour la science en avril pour exprimer leur désaccord avec la direction générale de l’administration Trump.

Les réductions budgétaires prévues par Mick Mulvaney, directeur du Bureau de la gestion et du budget américain dans le domaine de la recherche sur le changement climatique et au sein des Instituts nationaux de la santé incitent certains scientifiques à s'opposer publiquement à l'administration Trump. (Andrew Harnik / Associated Press)

Les réductions budgétaires prévues par Mick Mulvaney, directeur du Bureau de la gestion et du budget américain, dans le domaine de la recherche sur le changement climatique et au sein des Instituts nationaux de la santé incitent certains scientifiques à s’opposer publiquement à l’administration Trump. (Andrew Harnik / Associated Press)

RCI avec les informations de Susan Lunn de CBC et la contribution de Jacques Beaupré de Radio-Canada

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