La pression ne semblait pas se relâcher sur le professeur et directeur de l’Institut d’études canadiennes Andrew Potter de l’Université McGill après la parution d’une lettre d’opinion qu’il a signée dans le magazine anglophone canadien MacLean’s.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, M. Potter a indiqué « qu’à la lumière des réactions négatives provoquées par (sa) chronique », il avait remis sa démission à l’établissement universitaire.
Il y demeurera toutefois comme professeur agrégé.
Contexte
Lundi dernier, dans le texte publié sur le site internet du magazine, le professeur Potter écrivait que la tempête de neige qui s’était abattue sur le Québec la semaine dernière révélait « le malaise qui ronge les bases de la société québécoise ».
Rappelons qu’au cœur de la tempête, le déneigement d’une section de l’autoroute 13 dans l’ouest de l’île de Montréal n’a pu être effectué, car deux camions étaient embourbés et leurs chauffeurs refusaient d’être remorqués, alléguant que leurs véhicules étaient en parfait état de marche et que le problème était le piètre état de la chaussée. Cet entêtement a causé un embouteillage monstre obligeant certains automobilistes à rester dans leurs véhicules plus d’une douzaine d’heures avant d’être rescapés.
Méfiance et manque de solidarité
Selon M. Potter, les camionneurs qui ont refusé le remorquage sur l’autoroute 13 et l’absence de personne chargée de les forcer à dégager la voie démontrent un manque de solidarité au sein de la société québécoise.
Restaurants, médecins, cliniques
Cette méfiance peut également se constater, selon l’auteur de la lettre d’opinion, dans les restaurants, où l’on « vous offre deux types de facture » en fonction du monde de paiement – argent comptant – permettant d’éviter les taxes et de déclarer les revenus – ou électronique – carte de débit, carte de crédit.
Poursuivant son analyse de la société québécoise dans son brûlot, Andrew Potter ajoutait que cette méthode à deux factures était aussi utilisée par des médecins de famille ou des cliniques d’échographie, afin de ne pas déclarer des revenus au fisc.
Des condamnations à la pelle (sans jeu de mots dans la foulée de la tempête)
Les condamnations ont été nombreuses, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, ayant notamment affirmé que M. Potter livrait une image négative de la province, fondée sur des préjugés tenaces.
McGill prend ses distances
L’Université McGill, qui abrite l’Institut d’études canadiennes dirigé par Andrew Potter, a rapidement pris ses distances avec le texte du professeur.
« L’Université McGill n’endosse d’aucune façon les propos tenus par Andrew Potter. »
Par Twitter
Des regrets exprimés par Andrew Potter
Dans un communiqué qui suivait la tempête, médiatique cette fois, Andrew Potter a dit « regretter ses erreurs et ses exagérations ». Il a aussi présenté ses excuses dès le lendemain de la publication.
« Je regrette profondément plusieurs aspects de ma chronique — son utilisation maladroite d’anecdotes, son ton et la façon dont elle semble critiquer profondément la province entière. Ce n’était pas mon intention et cela ne reflète pas mon opinion du Québec, et j’ai le coeur brisé devant la façon dont cette situation a évolué »
Andrew Potter
La démission d’Andrew Potter du poste de directeur de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill a été acceptée par son conseil d’administration et prend effet immédiatement.
Pour prolonger la réflexion
Dans le quotidien Le Devoir de Montréal de ce jeudi 23 mars, le juge à la retraite André Denis proposait cette réflexion intitulée « Génocide, dites-vous … »
RCI – PC – Le Devoir
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