Un commandant du groupe rebelle Abu Sayyaf qui avait décapité deux otages canadiens en 2016 a été tué par des soldats philippins.
Le chef d’état-major de l’armée philippine, le général Eduardo Ano, a déclaré à l’Associated Press que ses hommes ont récupéré et identifié le corps de Moammar Askali, qui utilisait le nom de guerre Abou Rami, sur le site d’une fusillade dans un village côtier reculé de l’île de Bohol.
Cinq autres militants d’Abu Sayyaf ont été abattus lors des affrontements mardi. Au moins trois soldats et un policier ont aussi perdu la vie. Askali avait été tenu responsable de la décapitation de John Risdel et de Robert Hall en 2016. Les Canadiens avaient été kidnappés par Abu Sayyaf en compagnie d’un Norvégien, Kjartan Sekkingstad, et de la petite amie philippine de M. Hall, Marites Flor en septembre 2015.
Le Canada a refusé de verser la rançon exigée par Abou Sayyaf, et les deux hommes ont été exécutés l’an dernier. Abou Sayyaf détient toujours une trentaine d’otages dans les jungles de la province de Sulu.

Coup dur pour Abu Sayyaf
Le général Ano affirme que la mort d’Askali assène « un dur coup à Abu Sayyaf » et que le groupe y pensera dorénavant à deux fois avant de kidnapper des innocents. Askali, qui comptait parmi les chefs les plus intransigeants d’Abou Sayyaf, agissait aussi parfois comme porte-parole de l’organisation. Il avait juré allégeance à Daech (le groupe armé État islamique) et avait reçu une formation pour fabriquer des bombes.
Le président philippin Rodrigo Duterte a ordonné à son armée de détruire les extrémistes et a menacé de déclarer la loi martiale dans le sud du pays si la menace posée par Abu Sayyaf et d’autres groupes extrémistes alignés avec Daech persiste.
Avec de puissantes barques, les militants d’Abu Sayyaf ont souvent sillonné les eaux de la région et enlevé des dizaines de touristes étrangers au cours des dernières années. En 2001, ils ont navigué jusqu’à la province de Palawan, où ils ont saisi 20 personnes, dont trois Américains, d’une station.

Bien que le groupe terroriste ait été affaibli au fil des années après avoir essuyé de nombreux revers, Abu Sayyaf continue de détenir au moins 29 captifs dans les jungles de Sulu, dont plusieurs sont des membres d’équipage de bateaux saisis à la frontière maritime entre le sud des Philippines, la Malaisie et l’Indonésie.
(Avec AP et CBC)
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