Colombie-Britannique: une lettre d’amour centenaire - une histoire d’immigration
Photo Credit: Archives B.C.

Colombie-Britannique: des lettres d’amour centenaires qui racontent l’histoire d’une triste fin

Comme nombre d’immigrants de par le monde, l’histoire d’Angelo Conte est celle d’une personne qui quitte son pays d’origine pour un trouver un avenir meilleur, pour, comme le chantait l’auteur-compositeur-interprète Pierre Calvé, « pour un ailleurs meilleur ».

Il y a plus de cent ans, cet Italien d’origine quitte la vieille Europe, direction le Canada, où il poursuit son voyage jusqu’en Colombie-Britannique.

Et là, plus rien.

En fait, sa femme a reçu une pile de vieilles lettres d’Angelo il y a une bonne cinquantaine d’années, lettres qui ont été oubliées dans le fond d’une armoire et qui viennent tout juste d’être retrouvées.

(Revelstoke Railway Museum)

Des lettres au contenu sombre

(Revelstoke Railway Museum)

Quand le cinéaste italien Nicola Moruzzi a pu les lire, ça été un déclencheur pour lui.

Il lui fallait à tout prix remonter le temps et raconter l’histoire de son arrière-grand-père, Angelo Conte, venu travailler au Canada en 1913.

Le documentaire

De ces pages, Nicola Moruzzi a tiré le documentaire Revelstoke: A Kiss in the Wind(trad. : Revelstoke, un baiser dans le vent) qui raconte cette histoire.

Trente mois de recherches et de repérages en Colombie-Britannique.

Revelstoke: A Kiss in the Windsuit l’arrière-petit-fils qui, pendant deux ans et demi, a retrace les allées et venues d’Angelo Conte en Colombie-Britannique, de Vancouver à Kamloops à l’intérieur des terres, jusqu’à Revelstoke, ville à flanc de la montagne du même nom, où il a perdu la vie alors qu’il travaillait dans le tunnel Connaught de la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique.

Angelo Conte n’avait que 28 ans.

En Italie

La femme d’Angelo Conte, l’arrière-grand-mère du cinéaste, a donné naissance à une fille à peu près à la même époque. Elle n’a plus jamais eu de nouvelles de son mari.

L’immigration italienne au début du XXe siècle

L’Italie de la fin du XIX et du début du siècle dernier connaissait des jours sombres. Dès 1860, des Italiens quittaient le pays vers l’Amérique latine – il y a une grande population d’origine italienne à Buenos Aires et ailleurs en Argentine notamment – vers les États-Unis et, dans une moindre mesure, vers le Canada.

La quête du travail, d’une vie meilleure   

Angelo Conte est arrivé à Vancouver en 1913. Toutes ses lettres d’amour envoyées à sa femme restée en Italie se terminaient toujours par « Tuo per sempre, Angelo (trad.: À toi pour toujours, Angelio)

De 1900 à 1913, quelque 60 000 Italiens ont immigré au Canada.

Source: Musée canadien de l’Immigration

​Pour les chemins de fer du CP, c’était une source abondante de travailleurs que l’on pouvait sous-payer. Nombre d’entre eux voulaient travailler ici une ou deux années et renter en Italie.

Revelstoke: A Kiss in the Wind, est en nomination pour le prix du meilleur documentaire à l’Accademia del Cinema Italiano David di Donatello.

RCI, CBC, Musée canadien de l’Immigration

Catégories : Arts et divertissements, Immigration et Réfugiés, International, Société
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