Des ONG environnementales et amérindiennes demandent à 28 grandes banques mondiales de ne pas financer l’expansion du pipeline Trans Mountain au Canada, au nom de la préservation de l’environnement et du climat.
Ce sont en tout 26 organisations non gouvernementales qui ont envoyé une lettre à des banques nord-américaines, européennes et japonaises pour leur demander de ne pas financer, directement ou indirectement, le projet d’expansion de l’oléoduc de sables bitumineux Trans Mountain par l’entreprise Kinder Morgan.
Dans un communiqué rendu public jeudi, les Amis de la Terre, Greenpeace, Sierra Club, 350.org, Indigenous climate action, Treaty Alliance, Native organizers alliance, etc. écrivent que « les banques qui participent au financement de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain seront impliquées dans des violations des droits des peuples autochtones et s’inscrivent dans le camp de ceux qui, au côté de l’administration Trump, n’ont cure du climat et de l’avenir de l’Humanité ».

Parmi les banques interpellées figurent Bank of America, la Banque de Montréal, la Banque Royale du Canada, Barclays, Crédit Suisse, Deustche Bank, Mitsubishi UFJ Financial group, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, etc.
« Choisir de financer ce projet – aussi risqué pour le climat et pour les populations amérindiennes que l’oléoduc Keystone XL – reproduirait les erreurs commises avec le Dakota Access Pipeline », selon les ONG.
Le Dakota Access Pipeline achemine du pétrole du Dakota du Nord à l’Illinois et traverse des terres considérées comme sacrées par des populations amérindiennes, qui redoutent également la pollution de leurs sources d’approvisionnement en eau.

Après une mobilisation inédite des tribus amérindiennes, relayées par des vedettes de Hollywood et de grandes ONG de défense de l’environnement, le projet avait été arrêté par l’administration Obama avant que Donald Trump ne le relance. Le projet Keystone XL, entre le Canada et les États-Unis, est également controversé. Il avait aussi été suspendu par Obama au nom de la lutte contre le réchauffement, mais Trump a donné son feu vert à sa construction. Les ONG se battent toujours pour tenter d’annuler le permis de cet oléoduc de 1900 km entre la province de l’Alberta et le golfe du Mexique.
L’expansion du Trans Mountain, racheté par Kinder Morgan en 2005, permettrait de tripler la quantité de pétrole brut transportée chaque jour par cet oléoduc. D’après les scientifiques, pour parvenir à limiter la hausse de la température mondiale en deçà de 2 °C – l’objectif de l’Accord de Paris – il faudrait laisser dans les sous-sols 80 % des réserves mondiales d’énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz).
(Avec L’AFP)
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