Le nom de cette oeuvre artistique au centre-ville de Calgary est cinglant : Disposable Red Woman Project (Trad. : la femme Peau-Rouge jetable).
Un drap blanc taché de sang enveloppe tel un linceul ce qui à première vue semble être un cadavre et est déposé sur une couverture autochtone.
Les réactions des passants couvrent tout le spectre, du choc à l’indifférence.

(Canadian Cultural Mosaic Foundation)
Cette installation fait partie du projet Disposable Red Woman.
Les deux artistes qui sont à la tête de cette expérience artistique et sociale, Destin Running Rabbit et Iman Bukhari, veulent que le public reconnaisse la réalité brutale au sein de nombreuses communautés des Premières Nations au Canada et, du même souffle, espèrent que cela puisse susciter une interrogation tant autochtone que non autochtone sur ce qui peut être fait pour que cessent ces horreurs.
L’un des deux artistes, Destin Running Rabbit, a grandi dans la communauté Siksika. Il affirme s’être inspiré d’expériences personnelles de son enfance.
« I noticed a lot of the women in my community, just a lot of bad things would happen to them. I guess I always felt helpless in the matter. It’s just trying to help and get the word out about this thing that a lot of Natives have to grow up with that a lot of Canadians don’t really see or care about. »
(Trad. : J’ai constaté que plusieurs femmes de ma communauté ont beaucoup souffert. Je toujours eu un sentiment d’impuissance qui m’habitait. Je veux cette fois apporter ma contribution, rendre publique cette réalité connue par plusieurs Autochtones et ignorée par les autres Canadiens.)
Destin Running Rabbit, 25 ans, artiste

Destin Running Rabbit et Iman Bukhari sont les artistes derrière le Disposable Red Woman guerrilla art project. (Canadian Cultural Mosaic Foundation)
Le projet Disposable Red Woman est de la nature de la guérilla. C’est-à-dire que le lieu, la date et l’heure de l’installation sont maintenus secrets. Dès que l’œuvre est installée, quelque part à Calgary, les réactions des passants sont captées en images et en sons.
Destin Running Rabbit reconnaît qu’une intervention sociale et artistique du genre puisse être choquante aux yeux de certains, mais il affirme du même souffle que les réactions de femmes autochtones sont en très grande majorité positive.
Lors de la conception et de la réalisation du projet, les artistes ont consulté plusieurs femmes autochtones. De plus, des bénévoles sont positionnés non loin de l’installation avec des pancartes pour prévenir les passants de ce qui les attend.
«We hope to take the project to different cities across the country for Canada 150 as a kind of wake-up call, to stir conversation and mobilize people to take action. »
(Trad. : Nous voulons réaliser ce projet dans plusieurs villes en cette année du 150e du Canada. Nous croyons qu’il pourrait susciter une prise de conscience, lancer un dialogue national et stimuler les gens à agir.)
Imam Bukhari
RCI, CBC, Canadian Cultural Mosaic Foundation, YouTube
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