Le quotidien torontois The Globe and Mail condamne fermement la détention temporaire pendant plus de trois heures et la confiscation de l’ordinateur de son correspondant en Chine Nathan VanderKlippe.
Dans une déclaration transmise mercredi en fin d’après-midi, le rédacteur en chef de la publication, David Walmsley, a vertement dénoncé la « détention arbitraire » et le « harcèlement » dont a été victime son reporter quelques heures auparavant.
Son ordinateur a été saisi, on a consulté les fichiers de sa caméra, et une fois qu’il a été remis en liberté, sa voiture a été filée par des agents sur environ 200 kilomètres, jusqu’à son retour à l’hôtel, « comme s’il n’était guère plus qu’un bandit », révèle M. Walmsley.
Selon le rédacteur en chef du Globe and Mail, ce harcèlement d’un correspondant chevronné à Pékin est profondément troublant.

Une arrestation surprise sous le regard d’une feuille d’érable

David Walmsley
Au courant de la journée, avant son arrestation, Nathan VanderKlippe a brièvement relaté ses démêlés avec les autorités chinoises dans une série de messages sur Twitter.
Il précisait dans l’un d’eux qu’il avait été intercepté dans la région autonome du Xinjiang lorsqu’il enquêtait sur un problème sécuritaire touchant les Ouïghours, une minorité musulmane réprimée par Pékin.
« Mon ordinateur est maintenant entre les mains du ministère chinois de la Sécurité de l’État. Ils m’ont dit que les règles habituelles en matière de saisie ne s’appliquent pas à eux », a-t-il ajouté sur le réseau social.
En conclusion, il notait que parmi toutes les choses étranges survenues en soirée, il y avait une feuille d’érable à l’arrière de la voiture de police.
« C’est la seconde fois qu’un correspondant du Globe subit du harcèlement dans cette région. Il y a clairement une histoire à raconter », souligne le rédacteur en chef David Walmsley.
Le saviez-vous? - Nathan VanderKlippe est devenu le deuxième journaliste du quotidien torontois à être pris à partie par les autorités dans la même région. - Son prédécesseur en Asie, Marc McKinnon, avait été expulsé par des responsables locaux au moment où il travaillait sur des reportages concernant les affrontements ethniques au Xinjiang en 2009.
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RCI avec La Presse canadienne et CBC
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