Deux ans et demi après son annonce originale, le gouvernement du Canada a présenté mercredi la version révisée de sa Politique de partenariat avec la société civile pour la coopération internationale.
Dans le cadre de la conférence annuelle du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) à Ottawa, la ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a annoncé la publication de sa politique révisée après une vaste consultation de la société civile qui avait demandé une réécriture du document guide.
La nouvelle politique a été bien accueillie par les qulque 250 intervenants en développement international de partout au Canada présents pour la conférence du CCCI, dont la représentante de l’instance organisatrice de l’événement.
Points saillants de la nouvelle Politique :
- harmonisation avec les objectifs de la Politique d’aide internationale féministe et du Programme de développement durable à l’horizon 2030;
- reconnaissance des OSC comme des acteurs à part entière du développement qui ont des raisons d’être, priorités, capacités et contraintes multiples et variées;
- réaffirmation du rôle fondamental que jouent les gouvernements dans la création et le maintien d’un environnement favorable – tout particulièrement, en voyant à la primauté des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique – aux OSC dans les pays en développement comme au Canada;
- résolution à octroyer un financement diversifié et prévisible aux OSC, ainsi qu’à mobiliser le public canadien relativement aux questions d’aide internationale;
- engagement à travailler de concert avec la société civile à la mise en œuvre et au suivi de la Politique.
Qu’est-ce que la société civile?
Pour le gouvernement canadien, le terme « société civile » renvoie à un vaste éventail d’organisations non gouvernementales, à but non lucratif et dirigé par des bénévoles, de même qu’à des mouvements sociaux au sein desquels les gens s’organisent afin de défendre des intérêts, des valeurs et des objectifs communs dans le domaine public. Ces acteurs sont présents aux niveaux international, national, régional et communautaire, et sont reconnus comme étant entièrement indépendants.
Par ailleurs, Ottawa ne se gêne pas pour reconnaître l’apport de la société civile aux efforts d’aide internationale du Canada qui, selon lui, complète de diverses façons les rôles et les fonctions des gouvernements, du secteur privé ainsi que des organisations multilatérales et internationales.
Par exemple, les organisations de la société civile plaident afin de susciter le changement, fournissent de l’information précieuse sur les conditions sur le terrain et contribuent à la réduction de la pauvreté, notamment par l’entremise du développement socioéconomique et de la prestation de services.
Malgré cette reconnaissance, force est de constater, dit l’organisation non gouvernementale internationale CIVICUS dans son dernier rapport, que l’espace civique se contracte d’année en année.
En avril 2017, CIVICUS a publié le tout premier rapport de données mondiales concernant l’espace civique. Il montre la présence de violations graves dans 106 pays, bien plus de la moitié des États membres de l’ONU.
Dans le contexte, croit le CCIC, avec la nouvelle Politique d’aide internationale féministe et le Programme 2030, le Canada peut se tailler un rôle de leader et se démarquer des autres pays donateurs grâce à sa solide politique de partenariat avec les OSC.
Radio Canada International avec le CCCI et Développement international Canada.
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