Le Premier ministre Justin Trudeau rencontre le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche mercredi. (Sean Kilpatrick / Presse canadienne)

Le Premier ministre Justin Trudeau rencontre le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche mercredi. (Sean Kilpatrick / Presse canadienne)

ALENA : Trudeau admet le scénario d’un accord avec les États-Unis sans le Mexique

La visite du premier ministre Justin Trudeau à Mexico jeudi pourrait donner lieu à quelques moments inconfortables au lendemain d’une rencontre à Washington avec Donald Trump, qui comprenait des discussions sur la création d’un nouvel accord de libre-échange sans le Mexique.

Mercredi, le président Trump s’est lui-même dit prêt à conclure un accord bilatéral de libre-échange avec le Canada si les négociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui comprennent aussi le Mexique, échouaient. Et le Canada ne dit pas non.

M. Trump a tenu ces propos mercredi dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, au tout début de sa rencontre avec le premier ministre canadien, dont la visite coïncide avec la quatrième séance de renégociation de l’ALENA qui se déroule tout près de là, en Virginie.

Le plus grand rassemblement de gens d’affaires des États-Unis – la Chambre de commerce des États-Unis – a dit craindre dans la foulée de la visite mercredi du premier ministre canadien à Washington que Donald Trump se soit donné pour mission de saboter les négociations sur l’ALENA.

Trump précise sa stratégie de négociation envers le Canada

« C’est possible que nous n’arrivions pas à une entente ni avec l’un ni avec l’autre », a dit M. Trump en réponse aux questions des journalistes pendant la séance de photo, alors que le premier ministre Trudeau était assis à ses côtés.

« En attendant, nous ferons une entente avec un [des deux]. Mais je pense que nous avons l’occasion de faire quelque chose de très créatif qui sera bon pour le Canada, le Mexique et les États-Unis », a poursuivi le président américain.

Il a également admis qu’il pourrait conclure deux accords bilatéraux, l’un avec le Canada et l’autre avec le Mexique, si les négociations de l’ALENA se retrouvaient dans l’impasse.

Le président américain Donald Trump s'entretient avec le Premier ministre Justin Trudeau dans le bureau ovale mercredi. (IMAGES DE POOL / GETTY)

Le président américain Donald Trump s’entretient avec le premier ministre Justin Trudeau dans le bureau ovale mercredi. (IMAGES DE POOL / GETTY)

Justin Trudeau débarque à Washington en pleine incertitude

« Je continue de croire que l’ALENA reste la meilleure façon pour nos trois pays de faire face à la compétition dans l’économie mondiale », a assuré M. Trudeau au cours d’une conférence de presse après le tête-à-tête à la Maison-Blanche.

« Nous reconnaissons tous que l’imprévu est toujours possible et nous devons être prêts pour tout et nous sommes prêts pour tout », a-t-il cependant ajouté, tout en assurant que le Canada continuera de négocier de façon « sérieuse ».

Selon une source proche des pourparlers, et qui s’est confié à CBC, M. Trudeau a dit à M. Trump que son option préférée était de moderniser l’accord continental en place. Mais après avoir discuté avec les médias, M. Trudeau a également semblé manifester son ouverture à un nouvel accord à deux pays si c’est ce qu’il faut pour sauver le libre-échange entre les États-Unis et le Canada.

La visite de Justin Trudeau à Mexico aujourd'hui pourrait inclure quelques moments inconfortables, survenant le lendemain d'une visite à Washington, qui comprenait beaucoup de discussions sur la possibilité d'un nouvel accord de libre-échange sans le Mexique - CBC

Justin Trudeau s’explique devant les médias – CBC

Des pertes d’emplois massives en vue si l’ALENA était aboli

La fin de l’Accord de libre-échange nord-américain aurait pour conséquence immédiate de nombreuses pertes d’emplois aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Tel est la prévision du patron de la chambre de commerce des États-Unis.

Le président de la Chambre de commerce des États-Unis, Tom Donohue, estime que 14 millions d’emplois américains dépendent de l’ALENA. © Pete Marovich/Bloomberg

Le président de la Chambre de commerce des États-Unis, Tom Donohue, estime que 14 millions d’emplois américains dépendent de l’ALENA. © Pete Marovich/Bloomberg

RCI avec les informations de Evan Dyer de CBC et Radio-Canada et d’Alexandre Panetta de la Presse canadienne

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Catégories : Économie, International, Politique
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