Est-ce que la viande d’un orignal abattu après avoir été frappé lors d’un accident de la route pourrait se retrouver dans une assiette? Terre-Neuve-et-Labrador se penche sur une expérience du genre en Alaska.
Photo Credit: PC / Jonathan Hayward/

De la viande d’orignal, abattu après avoir été frappé lors d’un accident, dans votre assiette?

Roadkill. Ce mot vous dit quelque chose?

Cette expression très nord-américaine décrit un animal tué lorsque percuté par un véhicule.

Les statistiques en la matière sont très difficiles à colliger, car très souvent, la dépouille est abandonnée sur place.

Cela prévaut évidemment pour les petites bêtes : renards, ratons laveurs, chats et chiens, reptiles, etc.

Quand on arrive avec de plus gros animaux, les données sont plus faciles à obtenir, surtout quand il y a des blessures ou des pertes de vies humaines.

Cerf de Virginie aussi appelé chevreuil (Forêts Faune et Parcs Québec)

Le mâle du cerf de Virginie, ici appelé chevreuil, fait dans les 85 à 170 kg, la femelle de 57 à 113 kg.

Ours noir (Forêts Faune et Parcs Québec)

Chez l’ours noir, le poids d’un mâle va de 115 à 270 kg et celui d’une femelle de 92 à 140 kg.

Orignal (Forêts Faune et Parcs Québec)

Enfin, pour l’orignal, le choc est souvent mortel quand on est en voiture, un mâle fait de 329 à 635 kg et la femelle de 227 à 408 kg.

Que faire des dépouilles?

Dans une initiative intéressante, le gouvernement provincial de Terre-Neuve-et-Labrador se penche sur l’utilisation de la viande de « roadkill » comme source alimentaire.

En fait, jusqu’en 2009, les associations caritatives de la plus jeune province canadienne recevaient avec bonheur les dons de viande d’orignal provenant de dépouilles de ces grands ruminants tués lors d’accidents de la route.

Cette pratique a été interdite il y a huit ans par le gouvernement de Saint-Jean pour des raisons de santé publique.

650 gros gibiers tués sur les routes provinciales chaque année

Avec autant de gros gibiers tués chaque année sur les routes provinciales, Saint-Jean étudie la possibilité de réintroduire cette pratique en se basant sur un programme en Alaska appelé « Let’s eat more of Alaska’s traditional foods » (Trad. : Mangeons plus d’aliments traditionnels d’Alaska).

Les agents de la faune tiennent un registre des animaux tués sur les routes de l’État américain ou encore abattus illégalement et saisis et des organismes à but non lucratif peuvent faire une demande afin d’obtenir de la viande.

Une école à Haines, en Alaska, le fait depuis maintenant trois ans. Les élèves et les professeurs travaillent conjointement pour « faire boucherie » et fournir la cafétéria de l’école en viande fraîche.

Un apprentissage

Des élèves de l’école secondaire de Haines en Alaska sont au travail avec leur professeur à dépecer de la viande d’orignal. (René Martin, directeur de l’école)

Au-delà du fait que cette approche réduise les coûts d’achat en viande – le bœuf est très cher et les coûts de transport ajoutent à ce coût dans les communautés nordiques – la viande d’orignal permet aux élèves de manger un produit de qualité.

Et il y a l’aspect pédagogique à prendre en compte.

Qu’en pensez-vous?

RCI, CBC, anmc.org, Forêts Faune et Parcs Québec

Catégories : Société
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