Selon les termes de l’entente, Airbus détiendra 50,01 % des parts dans la fabrication des avions de la C Series, Bombardier 31 % et Investissement Québec (la population québécoise indirectement) 19 %.
Les décisions sur la C Series se prendront à Amsterdam, mais le siège social de Bombardier et la chaîne de fabrication des avions, pouvant transporter de 100 à 150 passagers, s’effectuera toujours dans les installations de la multinationale québécoise, à Mirabel, dans les Laurentides.
L’arrivée d’Airbus entraînera l’avantage stratégique d’une production additionnelle d’avions C Series en sol américain, destinée directement au marché américain, dans une usine d’Airbus à Mobile en Alabama.
Aide-mémoire…
Bombardier est écrasée par une taxe punitive américaine de 219 %
– La relation de bonne entente économique entre le Canada et les États-Unis a été ébranlée et la multinationale canadienne est en état de choc depuis le 26 septembre dernier.
– Washington a imposé des droits compensatoires de 219,63 %, soit presque trois fois plus que les 79,82 % demandés par Boeing.
– En clair, pour se conformer aux nouveaux droits imposés par les États-Unis, Bombardier devrait vendre ses avions trois fois leur prix réel. En pratique, cela lui ferme les portes aux États-Unis.
L’administration de Donald Trump prise à son propre piège?
La décision de Bombardier pourrait éventuellement permettre de contourner les droits imposés aux avions de la C Series au début du mois par le département du Commerce américain.
Le chef de la direction d’Airbus, Tom Enders, soutient qu’un avion produit dans une de ses usines américaines ne serait pas soumis à des droits dans le cadre de l’enquête contre Bombardier en cours aux États-Unis.
« Ça règle le problème de la C Series aux États-Unis, affirme à Radio-Canada l’analyste Daniel Bordeleau, parce que le gouvernement américain ne va pas imposer des droits compensateurs à un avion qui est assemblé en Alabama, c’est sûr. »
La firme spécialisée Aurel BGC affirme que, dans un premier temps, « l’avionneur européen se renforce sur un segment de marché qu’il avait délaissé, celui des moyen-courriers de moins de 140 sièges. Puis, Boeing est pris à son propre piège : le groupe avait tenté de fermer le marché américain à son concurrent du nord et devra maintenant affronter une alliance entre ses deux principaux concurrents ».

Réactions gouvernementales
Le gouvernement canadien applaudit cette alliance stratégique. Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, estime que ce partenariat pourrait aider « à mettre la C Series sur la voie du succès, puisqu’il réunit d’une part l’excellence en innovation, et d’autre part un accès accru au marché ainsi qu’un pouvoir de vente sans précédent ».
Le gouvernement québécois estime que la nouvelle alliance est la « meilleure solution pour assurer l’avenir des 2000 emplois liés à la C Series ». Dominique Anglade, vice-première ministre et ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique, se réjouit que la ligne d’assemblage principale soit maintenue au Québec.
L’Irlande du Nord soulagée
Les responsables politiques en Irlande du Nord se félicitent de l’alliance entre Airbus et Bombardier, qui apaise les inquiétudes sur la préservation des emplois nord-irlandais liées au différend avec Boeing.
Bombardier est l’un des principaux employeurs en Irlande du Nord, avec des effectifs de près de 8000 personnes, dont 4200 pour les seules activités aéronautiques, la majeure partie dans son usine de Belfast où sont fabriqués les ailes et des éléments du fuselage de la C Series.
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RCI avec La Presse canadienne, l’Agence France Presse, CBC et Radio-Canada
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