Si le Canada suivait les recommandations du Conseil consultatif en matière de croissance économique du gouvernement de recevoir 450 000 nouveaux arrivants par année d’ici 2025, et que le taux d’immigration se maintenait à 1,11 % de sa population au cours des 15 années suivantes, il serait indispensable de s’attaquer aux défis de la lente intégration des immigrants au marché du travail, dit le Conférence Board du Canada.
Comme le ministre canadien de l’Immigration, Ahmed Hussein, s’apprête à dévoiler son plan d’immigration pour 2018, le Conference Board du Canada met en garde le gouvernement. Il affirme que hausser son niveau d’immigration à 450 000 personnes n’atténuera pas les défis économiques et budgétaires posés par le vieillissement de la population canadienne et le faible taux de natalité, à moins que l’intégration des immigrants au marché du travail et une perception positive de la part de la population soient prises au sérieux.
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Ahmed Hussein, ministre canadien de l'Immigration | ©REUTERS/Muhammad Hamed
Puisque l’immigration est une composante déterminante de la croissance économique, dit le Conference Board, le Canada doit en priorité améliorer la situation professionnelle des immigrants pour leur propre bénéfice et pour accroître le rendement économique global du pays.
Le Conference Board recommande au Canada de :
- renforcer sa capacité d’absorption pour permettre aux nouveaux arrivants de s’intégrer efficacement sur les plans économique et social. Cela sous-entend qu’il faudra déterminer les mesures qui assureraient une bonne progression de l’économie canadienne afin de veiller à ce que les Canadiens et les immigrants aient de bonnes perspectives d’emploi et génèrent une activité économique et des recettes gouvernementales suffisantes pour contribuer aux programmes de protection sociale qui soutiennent le niveau de vie élevé du pays.
- s’assurer de conserver l’appui du public canadien à l’égard de l’immigration. Ce soutien est lié à l’accès des Canadiens à des offres d’emploi de qualité, ainsi qu’à des programmes d’aide sociale et à une contribution constante des immigrants à l’économie. La capacité du Canada à gérer le flux de nouveaux arrivants est également importante. Il est aussi essentiel de tenir un débat public éclairé afin d’améliorer le régime d’immigration et d’accroître la confiance du public envers ce régime.
Les recommandations du Conference Board et les nouvelles données de Statistiques Canada concernant l’immigration au pays
Statistique Canada a publié mercredi les données sur l’immigration et la diversité ethnoculturelle récoltées dans le Recensement de 2016. Les chiffres sont instructifs : 21,9 % de la population a déclaré être, ou avoir déjà été, un immigrant reçu ou un résident permanent.
Ces données représentent une proportion qui s’approche de celle de 22,3 % enregistrée lors du Recensement de 1921, le niveau le plus élevé depuis la Confédération.
En 2016, le Canada comptait 1 212 075 nouveaux immigrants qui se sont établis entre 2011 et 2016. Ces immigrants récents représentaient 3,5 % de la population totale du pays.
Par ailleurs, plus d’un Canadien sur cinq est né à l’étranger. En effet, le Recensement de 2016 a dénombré 7 540 830 personnes nées à l’étranger et venues au Canada par l’intermédiaire du processus d’immigration. Ces personnes représentaient plus d’un cinquième (21,9 %) de l’ensemble de la population canadienne, une proportion qui s’approche de celle de 22,3 % enregistrée lors du Recensement de 1921, soit le niveau le plus élevé depuis la Confédération.
Vous trouverez d’autres détails sur les nouvelles données de Statistique Canada ici.
Radio Canada International avec le Conference Board du Canada et Statistique Canada
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