De plus en plus de parents se renseignent auprès des membres de la Société canadienne de pédiatrie sur l’aide médicale à mourir pour leurs enfants. Et selon une nouvelle enquête, bon nombre de pédiatres estiment que la loi sur l’aide médicale à mourir devrait être élargie aux « mineurs matures », c’est-à-dire des patients de moins de 18 ans, en mesure de comprendre la nature et les conséquences d’une décision spécifique.
Quelque 2600 pédiatres ont été invités à participer à une enquête concernant les questions qui leur sont posées au sujet de l’aide médicale à mourir par les parents ou par les jeunes eux-mêmes. Selon la Société canadienne de pédiatrie, 40 % de ses membres y ont répondu.
Trente-cinq pédiatres disent avoir eu des « discussions exploratoires » avec un total de 60 patients âgés de moins de 18 ans au cours de la dernière année. Neuf pédiatres ont reçu des « demandes explicites » d’aide à mourir provenant de 17 mineurs. Et pour 108 autres, ils ont eu des discussions exploratoires concernant l’aide médicale à mourir avec les parents d’enfants malades pour un total de 419 enfants.
Quarante-cinq participants ont reçu des demandes explicites provenant de parents, pour un total de 91 enfants. Plus de la moitié de ces demandes concernaient un enfant âgé de moins de 1 an.

Élargissement de la loi aux mineurs
La deuxième enquête sur l’aide à mourir pour les enfants qui souffrent d’une maladie dégénérative ou d’une douleur impossible à soulager a été envoyée à 2000 membres de la société. Au moins 29 % d’entre eux y ont répondu.
Près de la moitié des répondants (46 %) estiment que la loi sur l’aide médicale à mourir devrait être élargie. De nombreux médecins en faveur d’une telle mesure croient toutefois qu’elle devrait être encadrée de manière serrée.
De plus, 35 % des pédiatres interrogés sont d’avis que l’aide médicale à mourir ne devrait jamais être envisagée pour un mineur. Seulement deux pays, la Belgique et les Pays-Bas, offrent une aide médicale à mourir aux mineurs, et de tels cas sont extrêmement rares.

Critères d’admissibilité à l’aide médicale à mourir en vertu de la loi fédérale canadienne
- Être âgé d’au moins 18 ans et capable de prendre des décisions en ce qui concerne sa santé.
- Personne atteinte de problèmes de santé graves et irrémédiables (maladie, affection ou handicap graves et incurables; déclin avancé et irréversible des capacités; souffrances physiques ou psychologiques intolérables; mort naturelle raisonnablement prévisible).
- Pouvoir faire une demande de manière volontaire.
- Être apte à donner son consentement de manière éclairée (après avoir été informée des moyens à sa disposition pour soulager ses souffrances, y compris les soins palliatifs).
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