L’Office national de l’énergie a publié divers scénarios de perspectives énergétiques à long terme qui montrent que les Canadiens consommeront moins de combustibles fossiles à l’avenir. Cette baisse prévue s’explique par l’adoption dans tout le pays de politiques climatiques et des nouvelles technologies qui marquent un virage.
Le scénario le plus probable entrevoit un plafonnement de la consommation de combustibles fossiles au Canada d’ici deux ans, vers 2019.
Ce recul variera selon les politiques et les technologies qui seront adoptées ultérieurement. «Mais il reste encore du travail à accomplir et de nouvelles idées seront requises pour ce faire,» explique Shelley Milutinovic, économiste en chef de l’Office national de l’énergie.
Les résultats obtenus laissent donc entendre que le Canada devra faire davantage pour honorer ses engagements en matière de réduction réelle du CO2 et décarboniser l’économie canadienne.
Rappelons que l’Office national de l’énergie est un organisme fédéral indépendant qui réglemente plusieurs aspects du secteur énergétique au Canada. Il réglemente les pipelines, la mise en valeur des ressources énergétiques et le commerce de l’énergie, dans l’intérêt public canadien, en plaçant la sécurité au cœur de ses préoccupations.
Taxes et technologies nouvelles
Dans l’hypothèse d’une tarification du carbone élevée, en 2040, la consommation de combustibles fossiles pourrait être inférieure de 8 %, et elle chuterait même de 13 % avec le déploiement de certaines nouvelles avancées technologiques.
La capacité des ressources renouvelables devrait maintenant croître rapidement au Canada, selon l’Office national de l’énergie, L’éolien passerait du simple au double, et le solaire pourrait plus que tripler d’ici 2040.
La capacité de ces sources d’énergie – éolienne, solaire et de la biomasse – a été multipliée par plus de six au cours de la période 2005-2015 au Canada, en passant de 2360 mégawatts à 15 600 mégawatts.
Pendant cette même période, la capacité de production d’énergie issue de centrales au charbon a diminué de 6230 mégawatts, et celle provenant de centrales alimentées au gaz naturel a progressé de 8400 mégawatts.

Les énergies renouvelables sont en plein essor au Canada. Le Canada est maintenant quatrième au monde pour la quantité d »énergie renouvelable produite après la Chine, les États-Unis et le Brésil, et il est deuxième au monde au chapitre de la production hydroélectrique. Seule la Chine est plus importante.
L’Ontario et le Québec mène l’action

La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, en présence du premier ministre Philippe Couillard et du gouverneur de la Californie, Edmund G. Brown, vendredi, à Québec. (Presse canadienne, Jacques Boissinot)
Un regroupement de 70 scientifiques canadiens ont publié un rapport, il y a quelques mois, qui présente des pistes de solution pour accélérer la transition au pays vers des énergies propres comme le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité.
Ce rapport, intitulé Rebâtir le système énergétique canadien, propose des cibles de réduction des émissions de carbone à moyen et à long terme. Les scientifiques précisent que la transition pourrait se révéler difficile pour certaines provinces comme l’Alberta, dont l’économie dépend largement du pétrole qui contribue de façon importante aux émissions de carbone. Par contre, la situation s’annonce plus encourageante dans l’immédiat en Ontario et au Québec.
Il y a un mois, l’Ontario annonçait qu’elle fera front commun avec le Québec et la Californie pour lutter plus efficacement contre les changements climatiques et réduire la pollution causée par la production de gaz à effet de serre (GES).
L’État américain, sixième économie mondiale, et les deux provinces canadiennes mettront dorénavant en commun des « ventes aux enchères de droits à émettre des GES ».
Par cette entente, Québec, Toronto et Sacramento souhaitent jeter les bases d’un vaste marché du carbone à l’échelle mondiale.
Avec presque 14 millions de citoyens en Ontario et un peu plus de 8 millions au Québec, ces deux provinces forment 60 % de la population canadienne (un peu plus de 36 millions). C’est donc dire qu’à compter du 1er janvier 2018, une majorité de Canadiens adhérera au marché du carbone.
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Comment les vertus du gaz naturel sont gonflées artificiellement
RCI avec l’Office national de l’énergie et La Presse canadienne
En complément
Avenir énergétique du Canada en 2017 – Office national de l’énergie
Marché du carbone : front commun Ontario, Québec et Californie – RCI
Le long chemin vers un avenir sobre en carbone au Canada – RCI
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