Dans un rapport rendu public mercredi, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) confirme la tendance observée depuis 3 ans.
Sans pour autant « déserter » la radio et la télévision, l’enquête de la l’agence canadienne de surveillance et de réglementation des médias montre que les Canadiens consomment leur contenu autrement.
Selon les nouvelles données : en 2016, les adultes canadiens ont écouté en moyenne 3,1 heures de télévision en ligne chaque semaine, contre 2,7 heures l’année précédente.
Cette hausse semble se faire au détriment des écrans de télévision traditionnels, par lesquels les Canadiens ont tout de même consommé 26,6 heures de contenu télévisuel chaque semaine en 2016 – ce qui représente une baisse de 36 minutes en moyenne par rapport à 2015.
Aide-mémoire…
– En 2015, une enquête de la firme The Convergence Consulting Group indiquait qu’environ 95 000 ménages canadiens avaient mis fin pour de bon à un abonnement de télévision par câble ou par satellite en 2014.
– C’était une énorme augmentation des pertes nettes d’abonnés qui n’était que de 13 000 l’année précédente.
– Les consommateurs canadiens délaissaient donc en 2014 la télévision et la radio pour la première fois de façon notable pour se rabattre de plus en plus rapidement sur les plateformes numériques.
Engouement des jeunes Canadiens pour les nouveaux services de télévision en ligne
Dans l’ensemble, 44 % des Canadiens sont abonnés à des services de vidéo en ligne comme Netflix.
Cette proportion grimpe même à 64 % chez les Canadiens âgés de 18 à 34 ans. Près du quart d’entre eux écoutent d’ailleurs la télévision exclusivement sur internet.
«Le rapport de cette année démontre à quel point les jeunes Canadiens se tournent vers les plateformes numériques pour accéder au contenu audio et vidéo qui les intéresse», explique dans un communiqué le président du CRTC, Ian Scott.
Des débranchements qui font mal aux services de télé conventionnels
Le phénomène du débranchement a eu en 2016 de lourdes conséquences pour les entreprises canadiennes du secteur des télécommunications, qui ont vu des dizaines de milliers de clients mettre fin à leur abonnement depuis deux à trois ans.
Les quatre grands de la câblodistribution au Canada, Rogers Communications, BCE, Québecor et Telus ont ainsi perdu durant le seul deuxième trimestre de l’an dernier 23 000 clients alors que chez Videotron, filiale de Québecor, l’ensemble des services de télédistribution a chuté de 39 400 abonnés. Telus, de son côté, a ajouté 13 000 clients .
Au deuxième trimestre 2016, Bell a perdu 33 154 clients satellites, ce qui a été contrebalancé par l’ajout de 35 255 nouveaux clients de télévision IP.
Les câblodistributeurs canadiens misent sur la télévision IP pour stopper l’hémorragie
Les câblodistributeurs ont peut-être une occasion d’interrompre l’hémorragie et de reconquérir les clients qui se sont débranchés au profit de diffuseurs en ligne comme Netflix en tentant de les séduire avec la télévision IP.
La plateforme IP permet une réelle expérience de visionnage interactive et personnalisée . Par exemple, le fournisseur peut ajouter un guide des programmes interactifs permettant aux utilisateurs de lancer une recherche par titre ou par acteur.
Ou encore, la fonctionnalité Picture in Picture (PiP) permettant de regarder une deuxième chaîne sur l’écran de télévision. De cette façon, les téléspectateurs peuvent consulter les statistiques des joueurs tout en regardant le match ou encore choisir l’angle de la caméra.
Ils peuvent également accéder aux musiques et photos stockées sur leurs ordinateurs directement depuis leur télévision, utiliser un téléphone mobile pour programmer l’enregistrement d’une émission, ou même régler le contrôle parental.
À la télévision canadienne dans quelques années, tout un programme en perspective : un monde où Donald Trump est le Président suprême de la Corée du Nord? Photo Credit: Mike Segar / Reuters
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.