Le premier ministre canadien arrive en Chine lundi pour un voyage de quatre jours où les sourires et les poignées de main chaleureuses sur fond de tapis rouge voileront une réalité plus sombre : le Canada est dans une lutte ardue pour établir avec la Chine une relation commerciale plus équitable avec un pays qui joue selon ses propres règles.
La Chine se montre empressée d’entamer de véritables négociations avec le Canada en vue de la signature d’un accord économique bilatéral avec le Canada, et ce après plusieurs longues séances de discussions exploratoires ».
Ottawa minimise de son côté la possibilité que ce voyage marque le début des pourparlers officiels autour d’un accord de libre-échange entre le Canada et son deuxième partenaire commercial. Le Canada ne cherche à négocier ni un accord sur les biens et services de base ni une entente morcelée secteur par secteur, selon un responsable gouvernemental.

Les dangers de négocier avec un partenaire plus gros que soi
Le gouvernement canadien a récemment rendu publiques des consultations menées auprès de plus de 600 entreprises, chercheurs et organismes sociaux. Certains ont dit craindre des pertes d’emplois et la difficulté de rivaliser avec la main-d’oeuvre chinoise à faible coût ainsi que les faibles normes environnementales et les généreuses subventions d’État.
Le Canada aimerait donc d’abord obtenir une garantie de la Chine que leurs pourparlers ne seront pas strictement commerciaux. Plusieurs responsables gouvernementaux ont indiqué sous le couvert de l’anonymat que le Canada veut pousser un programme de libre-échange dit progressiste en abordant des sujets comme l’environnement, l’égalité des genres, la gouvernance et les normes du travail.
Les autorités chinoises répètent toutefois que toutes discussions sur le libre-échange devront être séparées de toute considération sur les droits de la personne. Le Canada s’acharne néanmoins à mettre de l’avant son programme progressif qu’il a réussi à enchâsser dans ses ententes de libre-échange avec l’Europe et dans l’Accord de partenariat transpacifique avec des pays asiatiques.
Ottawa abordera le cas de prisonniers canadiens en Chine

Le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, a déclaré à son arrivée en Chine qu’il prévoit aborder le cas de deux producteurs de vin de la Colombie-Britannique détenus depuis 20 mois par les autorités chinoises en raison d’un différend douanier avec le gouvernement.
«Nous avons exprimé très clairement aux dirigeants chinois notre insatisfaction et notre inquiétude. C’est une situation qui n’aurait pas dû conduire au type de mesures qui ont été prises», a déclaré M. Champagne.
François-Philippe Champagne a déclaré qu’établir des liens économiques avec la Chine permet au Canada d’avoir des discussions franches sur ces dossiers.
Des groupes de défense des droits de la personne font pression sur le premier ministre du Canada pour qu’il soulève aussi les dossiers de prisonniers politiques avec les dirigeants chinois.
Vos quatre animateurs débattent cette semaine de la deuxième visite en un peu plus d’un an, du 3 au 7 décembre, du premier ministre Justin Trudeau en Chine.
Posted by Radio Canada International on Friday, December 1, 2017
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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