Les Canadiens ont décidément du mal à se passer de leur portable, même quand ils conduisent. Un nouveau sondage, repris par la Presse Canadienne, indique qu’une majorité de Canadiens estiment que le problème des textos au volant s’aggrave, malgré la surveillance policière et les nombreuses campagnes de sensibilisation.
Le sondage réalisé en novembre par l’Association canadienne des automobilistes (CAA) révèle que plus de 8 Canadiens sur 10 (83 %) soutiennent que l’envoi de messages textes au volant est un problème plus grave qu’il y a trois ans.
Selon l’enquête, 96 % des répondants affirment que les automobilistes qui envoient des textos en conduisant représentent une menace pour la sécurité sur les routes et que c’est une préoccupation aussi grande que la conduite en état d’ébriété.
Selon la Prese Canadienne, CAA affirme également que d’autres formes de distraction inquiètent de plus en plus les répondants: l’envoi de courriels en conduisant, les automobilistes qui parlent au téléphone cellulaire et ceux qui parlent ou interagissent avec les technologies intégrées aux véhicules.
« En dépit des lois contre les textos au volant adoptées par toutes les provinces et des campagnes de sensibilisation étalées sur plusieurs années, les conducteurs ne semblent toujours pas comprendre le message », note le directeur de la stratégie de la CAA, Jeff Walker.
« Les études démontrent qu’une personne qui envoie un texto au volant a 23 fois plus de chances d’avoir une collision, ajoute-t-il. Nous devons tous impérativement déposer nos appareils et nous concentrer sur la route. »
Le sondage non probabiliste a été mené auprès de 2003 Canadiens. Sa marge d’erreur est de plus ou moins 2,19%,19 fois sur 20.

Sévérité inégale
La distraction au volant n’est pas sanctionnée de la même manière dans les provinces canadiennes. Certaines sont plus sévères que d’autres. Tour d’horizon.
- Alberta
Amende : 250 $. Points d’inaptitude : 3. Avant que le projet de loi 204 ne soit adopté au mois de mars 2015, aucun point d’inaptitude n’était inscrit au dossier des conducteurs fautifs. - Colombie-Britannique
Amende : 167 $. Points d’inaptitude : 3. En vigueur depuis le mois de février 2010. - Île-du-Prince-Édouard
Amende : 250 $ à 400 $. Points d’inaptitude : 3. En vigueur depuis le mois de janvier 2010. - Manitoba
Amende : 200 $. Points d’inaptitude : 5. En vigueur depuis le mois de juillet 2015 (le nombre de points a augmenté). - Nouveau-Brunswick
Amende : 172,50 $. Points d’inaptitude : 3. En vigueur depuis le mois de juin 2011. Cette province fut l’une des dernières à sanctionner l’utilisation du téléphone cellulaire au volant. - Nouvelle-Écosse
Amende : 233,95 $ (1re offense), 348,95 $ (2e offense) et 578,95 $ (offenses suivantes). Points d’inaptitude : 4. En vigueur depuis le mois de février 2015. - Ontario
Amende : 490 $ à 1 000 $. Points d’inaptitude : 3. Ces pénalités révisées, sont en vigueur depuis 2015, Elles font de l’Ontario la province la plus sévère en la matière. - Québec
Amende : 80 $ à 100 $. Points d’inaptitude : 4. En vigueur depuis le mois d’avril 2015 (le nombre de points a augmenté). - Saskatchewan
Amende : 280 $. Points d’inaptitude : 4. En vigueur depuis le mois de janvier 2010. - Terre-Neuve-et-Labrador
Amende : 100 $ à 400 $. Points d’inaptitude : 4. En vigueur depuis le mois d’avril 2010. - Territoires
Yukon : amende de 250 $ et 3 points d’inaptitude. Territoires du Nord-Ouest : amende de 322 $ et 3 points d’inaptitude (le montant a presque triplé en deux ans). Au Nunavut, aucune sanction n’a encore été prévue par la loi..
(Source : Autonet)

Texter au volant
- En textant au volant, on est 23 fois plus susceptible d’être impliqués dans une collision ou une quasi-collision que si l’on est attentif. (Virginia Tech Transportation Institute, 2010)
- Prendre 5 secondes pour lire un texto à 90 km/h, c’est l’équivalent du parcours de la longueur d’un terrain de football les yeux bandés.
- Près de 26 % des accidents de voiture sont causés par l’utilisation du téléphone, y compris avec la fonction mains libres. (National Safety Council)
- Les conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant ne voient que 50 % de l’information présente dans leur environnement de conduite. (National Safety Council, 2012)
Distraction au volant
- Les conducteurs distraits seraient en cause, d’une façon ou d’une autre, dans 80 % des collisions et 65 % des quasi-collisions. (National Highway Traffic Safety Administration, 2010)
- En Amérique du Nord, la distraction au volant est en cause dans près de 4 millions de collisions impliquant des véhicules automobiles chaque année. (GRC, 2014)
- 10 % des collisions mortelles, 18 % des collisions entraînant des blessures et 16 % des accidents de la route rapportés à la police sont causés, entièrement ou partiellement, par la distraction au volant. (National Highway Safety Administration, 2015)
- La distraction est un facteur dans près de 60 % des accidents de la route de gravité moyenne à élevée qui impliquent des adolescents. (AAA Foundation for Traffic Safety, 2015)
- Près de la moitié des personnes tuées dans des collisions causées par des adolescents distraits (15 à 19 ans) sont elles-mêmes adolescentes. (National Highway Traffic Safety Administration, 2013)
La distraction est l’une des principales causes d’accident au Québec
- 52 % des conducteurs avouent qu’il leur arrive de parler au téléphone en conduisant
- 27 % d’entre eux reconnaissent le faire assez ou très souvent
- 11 % le font uniquement avec un appareil tenu dans leur main
- 74 % le font avec un système mains libres
- 23 % des conducteurs admettent qu’ils écrivent ou lisent des textos au volant
- Parmi eux, 29 % le font assez ou très souvent
(Source : Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)
L’économie et la distraction au volant
- Les pertes économiques entraînées par la perte de productivité et les coûts des soins de santé découlant des accidents de la route totalisent au moins 10 milliards de dollars. Cela représente près d’un pourcent du PIB canadien! (Gouvernement du Canada)
- On estime que les conséquences économiques et sociales des collisions routières au Canada se chiffrent à 25 milliards de dollars par an, incluant les coûts directs et indirects, sans compter la douleur et la souffrance encourues. (Traffic Injury Research Foundation)
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