Le ministre fédéral du Commerce international, François-Philippe Champagne, prétendait hier que le Canada s’attire le respect des États-Unis lorsqu’il adopte une attitude ferme face à des pratiques commerciales jugées inéquitables à Ottawa. M. Champagne estime que les pays qui se tiennent debout pour défendre leurs industries et leurs travailleurs sont davantage respectés par leurs partenaires.
On apprenait mercredi que le Canada avait déposé le mois dernier une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce pour dénoncer les pratiques commerciales de Washington.
Dans les dernières semaines, les États-Unis ont mis en place des mesures punitives pour y contrer la vente de bois d’œuvre et d’avions canadiens. Cette semaine, ils ont annoncé une autre série de mesures punitives qui touchent cette fois les producteurs canadiens de papier journal.
Ottawa juge que ces mesures antidumping et ses droits compensateurs vont à l’encontre des règles internationales du commerce.
Réactions de Washington
Cette plainte à l’OMC irrite Washington qui l’a qualifiée mercredi d’« attaque fâcheuse » qui mine la bonne foi des Canadiens à la table de négociations pour le renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « L’action du Canada auprès de l’OMC est extrêmement provocatrice », observe Edward Alden, expert au Council of Foreign Relations à Washington, alors que plane toujours la menace d’un retrait pur et simple des États-Unis de l’ALENA. « Le Canada a choisi l’affrontement. Il est sur une ligne dure et les États-Unis n’apprécient pas », reprend Monica de Bolle, experte au Peterson Institute for International Economics (PIIE).
Rappelons que des sources gouvernementales canadiennes laissaient filtrer cette semaine qu’il est de plus en plus possible que Trump annonce le retrait de son pays, peut-être dès la fin du mois. Cela coïnciderait avec la tenue à Montréal d’une séance de négociations.
Le gouvernement canadien est prêt à la possibilité que les États-Unis se retirent de l’ALENA, a confirmé jeudi la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. « Depuis le début des négociations, les Américains ont parlé très ouvertement du fait qu’il s’agit d’une possibilité. C’est notre responsabilité d’être prêts, et nous le sommes. »
Cela dit, dans une interview accordée jeudi au Wall Street Journal, Donald Trump a indiqué qu’il était prêt à prolonger la date limite de mars pour la conclusion des négociations visant à moderniser l’Accord de libre-échange nord-américain.
Trump a noté la difficulté d’essayer de ficler les négociations avant l’élection présidentielle mexicaine de juillet.
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RCI avec La Presse canadienne, CBC et Radio-Canada
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