Kang Kyung-wha, ministre des affaires étrangères de la Corée du Sud, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.PHOTO REUTERS

La ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, ministre des affaires étrangères de la Corée du Sud, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.PHOTO REUTERS

L’armée américaine prépare une guerre avec la Corée du Nord pendant qu’au Canada on tente de l’éviter

Prévenir la guerre en la préparant ou prévenir la guerre en négociant une solution diplomatique. Les États-Unis et le Canada semblaient mardi développer des stratégies bien différentes pour tenter de composer avec la menace nucléaire coréenne.

Mac Thornberry
Mac Thornberry © Manuel Balce Ceneta

D’abord, on apprenait mardi que l’armée américaine se prépare « très sérieusement » à une possible guerre avec la Corée du Nord tout en espérant que ces préparatifs ne soient pas mis en pratique, selon le témoignage devant quelques journalistes d’un élu républicain, Mac Thornberry, qui préside la commission des forces armées de la Chambre des représentants.

«L’administration examine très sérieusement les options militaires qui pourraient entrer en jeu en ce qui concerne la Corée du Nord. Les entraînements sont très sérieux », a-t-il ajouté.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a insisté à plusieurs reprises sur le fait que les efforts en vue de régler la crise nord-coréenne devaient être avant tout diplomatiques, tout en ajoutant que le Pentagone devait toujours se préparer à toute éventualité.

Faite de la diplomatie, pas la guerre

Chrystia Freeland
Chrystia Freeland © PC/JONATHAN HAYWARD

Une solution diplomatique est possible avec la Corée du Nord, indiquait mardi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, alors que les ministres des Affaires étrangères d’une vingtaine de pays étaient réunis à Vancouver pour discuter de l’application rigoureuse des sanctions contre Pyongyang.

En point de presse au terme de la rencontre, la ministre a dit croire « absolument qu’une solution diplomatique est possible et nécessaire », et a soutenu que les représentants d’une vingtaine de pays à Vancouver avaient exprimé la même vision de choses.

Mme Freeland a déclaré que les sanctions commençaient à porter leurs fruits, et que la meilleure chose pour la suite était de s’assurer qu’elles sont « totalement implantées ».

Pour contribuer à renforcer l’application des sanctions, Mme Freeland a affirmé que le gouvernement du Canada avait réservé 3,2 millions de dollars pour aider d’autres pays dans la formation et certains aspects techniques, ajoutant que l’enjeu des sanctions serait abordé également durant le sommet du G7 dans Charlevoix.

Le gouvernement canadien a fait face à des critiques pour ne pas avoir invité la Chine et la Russie à cette rencontre, qui a réuni principalement des ministres de pays ayant soutenu les forces des Nations unies pendant la guerre de Corée il y a plus de 50 ans.

Le numéro un de la diplomatie américaine vise une dénucléarisation

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui organisait le sommet avec Mme Freeland, a appelé la Chine et la Russie à appliquer de façon rigoureuse les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord.

Il a cependant fait valoir qu’il ne pouvait pas y avoir de solution diplomatique sans dénucléarisation de la péninsule coréenne.

« Nous pouvons faire progresser nos efforts diplomatiques et nous préparer à des discussions, mais la Corée du Nord n’a pas encore démontré qu’elle était une partenaire fiable […] La Corée du Nord sait que nos canaux sont ouverts. », a dit M. Tillerson.

Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson.  Rex Tillerson. Les États-Unis et leurs alliés étaient réunis mardi à Vancouver au Canada pour tenter de durcir les sanctions contre Pyongyang, une réunion sans la Chine ni la Russie que Pékin et Moscou ont d'ores et déjà remise en cause.
Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson.  Rex Tillerson. Les États-Unis et leurs alliés étaient réunis mardi à Vancouver au Canada pour tenter de durcir les sanctions contre Pyongyang, une réunion sans la Chine ni la Russie que Pékin et Moscou ont d’ores et déjà remise en cause. © PHOTO ARCHIVES AP

L’ONU souhaite éviter toute confrontation

Antonio Guterres
Antonio Guterres

Une guerre avec la Corée du Nord est évitable, a affirmé mardi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, qui a salué les récentes initiatives de Séoul et de Pyongyang pour apaiser les tensions.

Il a estimé qu’il y avait de « petits signes d’espoir » avec la remise en service du téléphone rouge intercoréen et les Jeux olympiques de Pyeongchang, auxquels la Corée du Nord a accepté de participer.

« Je ne suis pas certain que la paix soit garantie », a ajouté M. Gutteres.

Kim Jong-Un s’entretient avec des haut-gradés de son armée.PHOTO ARCHIVES AGENCE KCNA/AFP
Kim Jong-Un s’entretient avec des haut-gradés de son armée.PHOTO ARCHIVES AGENCE KCNA/AFP

RCI avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse

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