Sans pitié, recueil paru aux Éditions David

« Sans pitié », ou la vie d’un Autochtone au Canada : un recueil de poèmes de guerre et de paix, de regrets et d’espoir

Éric Charlebois

« Comment j’ai rencontré David Groulx? Nous étions tous les deux invités au Festival international de poésie de Trois-Rivières, en 2013 ou 2014, je ne sais plus exactement. Le premier événement où l’on était tous les deux, c’était un brunch. En fait, un brunch assez tard pour que l’alcool puisse couler. Et là, devant moi, il y a cet Autochtone avec un impressionnant chapeau en cuir, des cheveux longs et un regard perçant. On me le présente, David Groulx. Je l’aborde en français et lui me baragouine quelques mots, me faisant comprendre qu’il ne parlait pas cette langue, malgré son nom. Mais nous étions poètes. »

Éric Charlebois

C’est la plume, l’âme poétique qui unit Éric Charlebois et David Groulx.

David Groulx

Cette rencontre de Trois-Rivières a été déterminante pour l’un comme pour l’autre.

Au Festival international de poésie de Trois-Rivières, des poètes de partout sur terre sont invités chaque année à venir y présenter leurs œuvres.

Une condition

La seule condition, outre la qualité intrinsèque des textes soumis, c’est le français. Si le poème est dans une autre langue, il doit être accompagné d’une traduction.

Alors, quand on le poète se nomme « Groulx »… bien. Les organisateurs ont supposé que… Vous voyez la suite.

Né dans le nord de l’Ontario d’un père franco-ontarien et d’une mère ojibwée, David Groulx écrit en anglais. Et il devait se produire sur scène le lendemain.

C’est ici qu’entre en scène Éric Charlebois qui plonge dans la poésie sans concession de David Groulx.

« Ça a été un foudroiement. Quelque part, il y a eu une fulgurance, mais surtout [une] collision, en ce sens que je me suis retrouvé dans tous les coins de la chambre d’hôtel. Je ne dirais pas que ce que je lisais venait me chercher, parce que ça fait trop cliché. En fait, je lisais de choses qui me forçaient à me retrouver. »

Pendant la durée de ce festival – édition 2013 ou 2014, peu importe – les poètes ontariens, l’un anglophone et autochtone, l’autre francophone et traducteur de métier, ont fait page commune et scène partagée.

De cette complicité poétique est née la traduction de Imagine Mercy, le texte original, devenu Sans pitié.

« Quand je vous dis que je me suis interdit de jouer l’Autochtone, c’est parce qu’il faut laisser le texte nous parler; il faut absolument que le texte dans toute sa déhiscence s’offre à nous, sans quoi c’est là qu’on intègre un genre de doublure à laquelle on n’a peut-être pas droit. »

Sans pitié, de David Groulx, traduit en français par Éric Charlebois, est paru aux Éditions David.

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Catégories : Autochtones, Société
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