Des citoyens tenaient des chandelles pour rendre hommage aux victimes de la tuerie survenue il y a un an, jour pour jour, à la grande mosquée de Québec. (PC/Jacques Boissinot)

« Ce sont les nonos qui se promènent avec une patte de chien sur le t-shirt ». La Meute n’a vraiment pas aimé!

Des centaines de personnes se sont réunies lundi soir à Québec pour rendre hommage aux victimes de la tuerie survenue il y a un an, jour pour jour, à la grande mosquée. Des survivants, des veuves et des politiciens ont pris tour à tour la parole pour lancer un appel au vivre-ensemble.

Lors de cette cérémonie, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a dit souhaiter qu’une réflexion sur l’islamophobie se poursuive.

Justin Trudeau, cérémonie de commémoration de l’attentat de Québec. (PC/Ryan Remiorz)

« L’islamophobie, ça nous dérange. C’est une réflexion qu’il va falloir avoir en tant que société. Creuser et se demander pourquoi ça nous dérange. On a tous peur, des fois. On a peur de l’inconnu, on a peur de l’étranger. Il faut passer au-delà de ça, mes amis. Il faut reconnaître nos propres faiblesses, nos propres craintes. Il ne faut pas faire semblant que ça n’existe pas. »

Justin Trudeau

Entouré de dignitaires et de proches des victimes, le premier ministre a décoché une flèche à La Meute, ce groupe identitaire d’extrême droite hostile à l’immigration.

« C’est facile de condamner le racisme, l’intolérance et les discriminations contre la communauté musulmane. On sait c’est qui. C’est les racistes, c’est l’autre, c’est les nonos qui se promènent avec une patte de chien sur le t-shirt ».

L’appellation « nonos » fait réagir

Cette appellation, qui au Québec et au Canada français désigne une personne sotte, stupide, imbécile, a fait réagir le groupe identitaire La Meute.

Escalade verbale sur Facebook

Au lendemain de la sobre soirée de commémoration, l’escalade verbale se lit dans un message publié ce matin sur la page Facebook publique du regroupement proche de l’extrême droite.

Son auteur, Sylvain « Maïkan » Brouillette, qui taxe — sans le nommer — le premier ministre canadien de « trou de cul ».

 « Justin Trudeau a fait des associations et des amalgames révoltants entre La Meute et le drame de la mosquée de Québec survenu le 29 janvier dernier. »

Sylvain « Maïkan » Brouillette

Le logo du groupe La Meute (Radio-Canada)

La patte de chien

Sylvain Brouillette écrit qu’« un nono ce n’est pas quelqu’un qui s’affirme pour défendre ses valeurs », mais bien « quelqu’un qui accueille en héro [sic] dans son bureau un criminel comme Joshua Boyle ». (Joshua Boyle est cet ex-otage en Afghanistan poursuivi pour agressions sexuelles et menaces de mort après son retour au Canada, NDLR).

Le premier ministre du Québec n’est pas en reste

Sans nommer Philippe Couillard, l’auteur traite le premier ministre du Québec de « nono », cette fois pour avoir comparé « la colonisation du Canada avec l’immigration moderne ».

Dans son allocution, le premier ministre Couillard s’est demandé pourquoi certains citoyens se sentaient plus Québécois que d’autres alors que leurs ancêtres sont aussi des immigrants.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard ( Radio-Canada)

« On est tous venus d’ailleurs rejoindre les Premières Nations, il n’y a que la date qui change. Et cette date ne détermine pas notre niveau de citoyenneté. »

Philippe Couillard

Sylvain « Maïkan » Brouillette aurait abandonné son poste de chef de bande pour redevenir simple membre de La Meute. C’est ce qu’on peut lire dans un dossier de Vice News de décembre dernier. Il a été impossible de déterminer quelle est sa position hiérarchique actuelle.

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