Le ministre canadien des Transports, Marc Garneau, affirme que son ministère et d’autres agences concernées vont maintenant agir rapidement pour encadrer l’arrivée des véhicules autonomes.
« Aussi vite que possible parce qu’on veut être prêt, on ne veut pas être au bout de la file », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qui clôturait la rencontre annuelle des ministres des Transports fédéral et provinciaux.
Le ministre appuie donc la principale conclusion d’un rapport rendu public plus tôt dans la journée et préparé par un comité du Sénat. Celui-ci prévoit que les véhicules sans conducteur seront sur nos routes dans 10 ou 15 ans; par conséquent, il y a urgence d’agir pour assurer la sécurité des Canadiens.
Le gouvernement devrait présenter un plan d’action formel dans les mois à venir.
Beaucoup de travail encore en travers de leur route
Les sénateurs membres du Comité permanent des transports et des communications jugent que les véhicules autonomes risquent de prendre les gouvernements de court comme l’a fait Uber s’ils ne se préparent pas dès maintenant à légiférer.
L’affaire exigera cependant de grands efforts de coordination, ne serait-ce qu’entre le gouvernement central et les provinces et territoires. Si le gouvernement fédéral est responsable d’assurer de la sécurité de cette nouvelle technologie, les provinces sont quant à elles responsables de l’application du Code de la route.
Mais avant que le feu vert ne soit donné au Canada, une série de dispositions légales doivent être adoptées. De plus, il appert que de graves problèmes de compatibilité entre véhicules et conducteurs devront être surmontés.
Ce que les Canadiens et les Québécois en pensent
Les citoyens du pays font confiance aux véhicules autonomes avec tout de même des différences régionales.
Environ la moitié des consommateurs canadiens interrogés récemment dans un sondage de la firme de consultation DesRosiers Automotive Consultants indiquaient qu’ils feraient confiance aux véhicules autonomes pour se rendre à leur destination. Par contre, seulement 30 % d’entre eux remplaceraient leur véhicule actuel par une automobile autonome.
C’est au Québec que les répondants ont montré le plus haut niveau de confiance, 57 %, suivi par ceux de l’Ontario, à 51 % et des provinces atlantiques à 50 %. Dans l’ouest du pays, les répondants les moins confiants face aux véhicules autonomes étaient ceux du Manitoba et de la Saskatchewan, à 45,1 %, ainsi que ceux de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, à 45,9 % et 46,1 % respectivement.
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Des missiles informatiques vulnérables aux cyberattaques?
Les véhicules autonomes pourraient réduire les risques d’accident de la route et permettre aux personnes âgées et à mobilité réduite de se déplacer plus facilement, mais ils pourraient également être la proie de cyberattaques.
Ces véhicules sont en fin de compte des ordinateurs ambulants qui pourraient être très vulnérables aux pirates informatiques ayant une certaine habileté à les contrôler à distance.
Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, membre du comité permanent des transports et des communications, explique : « Nous avons appris en comité que des pirates informatiques ont déjà réussi à prendre le contrôle d’une Jeep en mouvement, allant jusqu’à stopper le moteur », a-t-il raconté.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’André Bernard, Gérald Fillion, Catherine Perrin et Florence Gaineau de Radio-Canada
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