À la mi-saison, l’efficacité du vaccin administré à des centaines de milliers de Canadiens pourrait passer à l’histoire comme l’un des moins performants des 10 dernières années avec un taux de succès d’à peine 20 %, voire aussi bas que 10 %.
C’est pourtant le même vaccin qui avait été administré au Canada lors de la saison de la grippe 2016-2017, et qui avait alors affiché un taux de succès de 42 % pour prévenir les infections au virus de souche H3N2.
L’efficacité moins élevée du vaccin cette année laisse croire que le virus aurait subi une mutation génétique depuis l’an dernier.
Ces estimations nationales de mi-saison sont réalisées par un réseau de chercheurs d’un peu partout au pays.
Un taux de succès beaucoup plus élevé au Québec?
François Maltais, pneumologue de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec Photo : Radio-Canada
Le vaccin contre l’influenza développé cette année serait efficace à 30 %, selon des données diffusées jeudi par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Malgré cette statistique plus encourageante, la saison de la grippe est particulièrement difficile cette année dans la province.
Le pneumologue de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, François Maltais, affirme qu’il n’a jamais vu une saison de la grippe aussi forte en 26 ans de pratique.
Les hôpitaux qui recensent les cas comptent deux fois plus de personnes atteintes par le virus cette année que l’année dernière. La plupart des services d’urgences dans les hôpitaux sont débordés.
Le saviez-vous?
Vous sentiriez-vous coupable de ne pas vous faire vacciner?
– Malgré les faibles taux de succès du vaccin contre la grippe, des chercheurs canadiens révélaient récemment à quel point les pressions sociales en faveur de la vaccination sont de plus en plus fortes au Canada lorsqu’elles touchent nos enfants.
– Des chercheurs de l’Université de Guelph et de l’Université de Waterloo, en Ontario, affirment que les autorités sanitaires doivent éviter les rébellions qui éclatent parfois dans certaines communautés en lien avec des initiatives de vaccination populaires, notamment lors des campagnes contre la rougeole.Un enfant se fait vacciner. Photo : Istockphoto
Le Canada et l’Australie n’ont pas fait le bon choix de vaccin contre la grippe
La situation canadienne concorde avec celle observée en Australie lors de leur saison de grippe qui s’est terminée dans l’hémisphère sud à la fin du mois d’août, juste avant le début de la saison de la grippe au Canada.
Le Canada et l’Australie avaient choisi les mêmes souches pour préparer leur vaccin contre la grippe. Ce vaccin devait offrir une certaine protection contre des virus de l’influenza de type A – les souches H3N2 et H1N1 – et de type B.
Le vaccin de cette année connaît un taux d’efficacité de 55 % pour prévenir les cas de maladies respiratoires dues à la souche dominante de grippe de type B, qui a aussi touché de nombreux Canadiens.
C’est pourtant la souche A (H3N2) qui a été dominante, et le taux de succès est dans ce cas beaucoup moins grand, ce qui fait chuter l’efficacité générale du vaccin.
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Photo Credit: iStockphoto
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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