Le gouvernement canadien a dévoilé jeudi la liste des fournisseurs qui pourront obtenir le contrat pour fabriquer 88 appareils de remplacement des vieux CF-18 de l’Aviation royale canadienne. Ils sont en service depuis une quarantaine d’années. La compagnie américaine Boeing figure sur la courte liste des fournisseurs admis.
La compagnie Boeing pourra donc, si elle le désire, proposer un contrat de remplacement de la flotte des chasseurs canadiens, malgré ses manoeuvres des derniers mois pour que Washington impose une surtaxe sur les avions de passagers C Series de Bombardier qui ne seraient pas fabriqués aux États-Unis.
Rappelons que cette tactique a échoué, car Bombardier s’est associé à Airbus pour utiliser une de ses usines pour assembler ses avions aux États-Unis. De plus, la Commission du commerce international des États-Unis a cassé la décision du département américain du Commerce l’automne dernier d’imposer une surtaxe de plus de 200 % aux avions vendus sur son territoire par Bombardier.
Aide-mémoire…
En décembre dernier, Ottawa avait dit non à Boeing
– Peu avant la décision favorable à Bombardier de la Commission du commerce international des États-Unis, Ottawa avait publiquement dit non à Boeing et à ses avions de chasse dans le cadre de l’achat d’un premier lot de 18 nouveaux avions de type Super Hornet.
– Le Canada s’est tourné plutôt vers des F-18 usagés de l’aviation militaire australienne.
– Cette mesure permettait au Canada d’obtenir de nouveaux avions de chasse de transition ainsi que des pièces pour réparer les avions déjà dans sa flotte.Des CF-18 Hornets australiens survolent Melbourne. Photo : Reuters
Boeing pourrait s’abstenir
Le géant américain de l’aérospatiale maintient qu’il n’a pas encore décidé s’il allait participer au processus.
Si Boeing ne se retire pas du processus, son porte-parole Scott Day indique qu’elle ne garantissait pas qu’elle soumettrait une offre.
Avant les disputes commerciales et politiques avec le Canada, Boeing et ses Super Hornet avaient déjà pourtant été considérés comme les favoris pour obtenir le contrat.
Les quatre autres entreprises qui pourront soumettre une proposition sont Dassault Aviation, Airbus Defense, SAAB et Lockheed Martin.
Le gouvernement canadien a averti cependant ces entreprises que si elles tentaient de nuire aux intérêts économiques du Canada, elles seraient pénalisées lorsqu’elles tenteront d’obtenir des contrats militaires.

Photo : Bombardier
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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