Cette année encore, les papillons monarques ont été moins nombreux à atteindre le Mexique
Le nombre de ces magnifiques coléoptères qui atteignent le Mexique après cette très longue migration à partir du Canada serait en baisse pour une seconde année d’affilée.
C’est du moins ce qu’a déclaré Alejandro Del Mazo, commissaire mexicain pour les zones protégées.
Les « grappes » de monarques de cet hiver 2018 pendent aux arbres dans une aire de près de 2,5 hectares, en réduction de 14,7% des 2,91 hectares de l’hiver 2017.
La mesure de la migration du monarque
Au Mexique, on évalue la migration des monarques – de 2 000 à 5 000 kilomètres – en mesurant la surface sylvicole recouverte par les papillons à leur arrivée dans une forêt de pins et de sapins à l’ouest de la capitale.
Saison des ouragans
Selon Jorge Rickards, directeur du chapitre mexicain du World Wildlife Fund dont l’équipe a participé à cette évaluation annuelle, il serait possible que la saison des ouragans de l’automne dernier, très active dans la route migratoire, ait eu un impact sur la migration de monarques et que plusieurs d’entre eux en soient morts.
« These climate phenomena without a doubt have an impact on the migration. »
(Trad.: ces phénomènes climatiques ont un effet reel sur cette migration)
Jorge Rickards
« Forest thinning reduces the microclimatic buffering provided by the forest canopy during the winter season, thus increasing the mortality risk to the overwintering monarchs. »
(Trad.: La diminution des surfaces forestières réduit l’effet tampon du microclimat produit par la canopée au cours de l’hiver. Ainsi, on note une augmentation des risques de mortalité chez les monarques qui y hivernent.)
Lincoln Brower du Sweet Briar College en Virginie, expert des monarques, dans un article paru en septembre dans l’American Entomologist
Déclin depuis plus de vingt ans
Le déclin du nombre de monarques hivernant au Mexique s’est amorcé il y a un peu plus de vingt ans.
Au cours de l’hiver 1996-1997, les grappes de papillons qui s’agrippaient aux arbres couvraient plus de 18 hectares de forêt.
Malgré quelques embellies occasionnelles, la tendance lourde vers la réduction de l’aire se confirme sur le long terme.
De plus, l’épandage intensif de pesticides aux États-Unis pour détruire l’asclépiade – aussi appelée laiteron – dont se nourrit la chenille du monarque, affecte grandement les chances de survie de l’espèce.
Un point positif en terminant
Depuis l’année dernière, les coupes sauvages et illégales du bois dans la réserve forestière mexicaine où hivernent les monarques ont été presque complètement éliminées l’année dernière grâce à des patrouilles intensives et à la présence permanente de gendarmes. Ainsi à peine 0,65 hectares ont été perdus cet hiver à cause de ce trafic. L’hiver dernier, c’était 12 hectares.
RCI, PC
Plus:
Le monarque, véritable phénomène migratoire (WWF Canada)
Le cycle de vie, mission monarque (Mission monarque)
Le secret génétique de la migration du papillon monarque percé à jour (La Presse)
La protection de la Réserve de biosphère du papillon monarque demandée (Radio Canada International)
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.