La coopération russo-canadienne en arctique risque d’être refroidie par les propos « hostiles » qu’a tenue cette semaine le premier ministre canadien envers la Russie et son président Vladimir Poutine.

L’Arctique est un domaine où les deux pays ont tenté de coopérer par l’entremise du Conseil de l’Arctique et de façon bilatérale.
M. Trudeau a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse, à Toronto, que M. Poutine devait commencer à jouer un rôle plus positif dans le monde sur plusieurs fronts, de l’Ukraine à la Syrie, en passant par l’Arctique. Il croit aussi que le président russe devrait s’expliquer sur le rôle présumé de Moscou dans l’attaque chimique contre un ex-espion russe au Royaume-Uni il y a deux semaines.
Trudeau a également déclaré que le Canada devait être vigilant quant à la protection de l’intégrité de ses systèmes électoraux contre l’ingérence étrangère.
Les remarques de M. Trudeau sont survenues après plusieurs avertissements récents au sujet d’une possible ingérence de la Russie dans les élections fédérales canadiennes de 2019 de la part de diplomates d’Europe de l’Est à Ottawa, ainsi que d’un chercheur de l’OTAN.
La Russie répond par la bouche de son compte Twitter

Vladimir Poutine dans un bureau de vote au moment de sa réélection cette semaine. Photo AFP
L’ambassade de Russie à Ottawa a tweeté sa réponse jeudi, accusant Trudeau d’utiliser une rhétorique conflictuelle et improductive. L’ambassade russe dénonce les critiques hostiles de Trudeau à l’égard de Poutine en particulier.
« Nous regrettons la rhétorique de confrontation du premier ministre Trudeau lors de sa conférence de presse d’hier à Toronto provoquée par l’hystérie russophobique britannique », a mentionné le tweet de jeudi.
En faisant référence à l’Arctique, le premier ministre a semblé déclencher l’ire de l’ambassade russe. « Ce ton réquisitoire est totalement inacceptable et contre-productif, particulièrement dans le cadre d’un dialogue bilatéral sur des sujets importants comme l’Arctique », a-t-on dit.
Aide-mémoire…
La Chambre des communes du Canada a adopté à l’unanimité cette semaine une motion accusant la Russie de ce qu’elle qualifie de méprisable attaque au gaz neurotoxique en Grande-Bretagne qui a hospitalisé l’ancien agent double Sergei Skripal et sa fille Yulia dans la ville de Salisbury. Le gouvernement britannique dit qu’ils ont été victimes d’un agent neurotoxique russe.Sergei Skripal et Yulia Skripal Photo : Réseaux sociaux
Le premier ministre est-il allé trop loin?
Un expert canadien sur la présence russe dans l’Arctique a minimisé la dispute, l’attribuant à une erreur du premier ministre.
Selon Michael Byers, de la Chaire de recherche du Canada en politique mondiale et en droit international de l’Université de la Colombie-Britannique, tout ce brouhaha n’est que la conséquence d’une suite d’événements anodins.
« Le premier ministre a commis une petite erreur et un diplomate de rang inférieur a réagi là-dessus. Point final », a-t-il commenté.
Le saviez-vous
Il y a exactement un an, le Canada annonçait un printemps nouveau et la fin de ses relations glaciales avec la Russie
– Le gouvernement canadien de Justin Trudeau envoyait de nouveaux signaux suggérant qu’il était prêt à décongeler nos relations avec la Russie qui s’étaient sont tendues considérablement depuis deux ans autour des pressions militaires russes sur l’Ukraine et l’invasion de la Crimée.
– Devant un public universitaire, le ministre canadien des Affaires étrangères d’alors, Stéphane Dion, avait affirmé que le refus d’engager la conversation avec un régime politique autoritaire ne peut seulement que punir le Canada.Stéphane Dion, ancien chef diplomatique du Canada et Christia Freeland sa rempaçante. Photo : La Presse canadienne
RCI avec La Presse canadienne, CBC et Radio-Canada
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