Les voitures autonomes pourraient créer 35 000 emplois au Canada d’ici 2021. Une série d’entreprises principalement québécoises et ontariennes sont sur la ligne de départ, selon le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC).
La mort d’une piétonne en Arizona percuté par une auto d’Uber rappelle toutefois que la technologie n’est peut-être pas au point et que les lois au Canada ne sont pas adaptées à ce brave Nouveau Monde.
Si plusieurs États américains disposent de lois portant sur les tests et la circulation des voitures autonomes, au Canada et au Québec, l’encadrement se fait attendre. Pour l’instant, l’Ontario est la seule province qui a légiféré pour permettre les projets pilotes de voitures sans conducteur.
Tout l’aspect de la responsabilité lors d’un accident reste une zone grise d’un bout à l’autre du pays. Le Québec, par contre, s’apprêterait à agir dans ce domaine, dans le cadre de sa grande réforme du Code de la sécurité routière, qui doit être adoptée d’ici l’été.
Le conducteur pour le moment serait le seul et unique coupable au Canada
Le plus important cabinet d’avocats du pays, Borden Ladner Gervais, estime que tant que les véhicules dits autonomes seront munis d’un volant, les Canadiens devront pour le moment assumer toute la responsabilité d’un accident, sans pouvoir accuser l’informatique à bord.
En vertu du Code civil québécois et de la common law, au Canada, la conduite en mode semi-autonome équivaudrait finalement à utiliser le régulateur de vitesse automatique, déjà courant, conclut le rapport du cabinet d’avocats.
Puisque le conducteur a toujours la possibilité de « reprendre le contrôle » du véhicule, sa responsabilité juridique semble inchangée dans les cas de négligence criminelle ou de responsabilité civile, conclut le rapport.
Un accident qui ne déroute pas les promoteurs, mais qui va certainement les ralentir
Les véhicules autonomes de Google ont parcouru depuis 2009 plus de 8 millions de kilomètres sur des routes fréquentées par des piétons sans avoir causé d’accident mortel.
Toutefois, l’accident d’un véhicule Uber, équipée de technologies utilisée dans l’ensemble du secteur de la conduite autonome, a tué le 18 mars une passante sur une route de l’Arizona.
À la suite de cet accident, l’entreprise américaine a suspendu ses essais de conduite autonome qui étaient menés non seulement en Arizona et en Californie, mais aussi à Toronto au Canada.
Ce drame ravive les craintes entourant la technologie autonome censée, selon ses partisans, réduire le nombre d’accidents routiers.
Cette vidéo montre l’accident fatal de la voiture autonome d’Uber en Arizona
Sur ces images, publiés par les services policiers, seuls les pieds de la passante sont d’abord visibles dans les phares du véhicule placé en mode autonome sur une route mal éclairée.Une seconde et demie plus tard, c’est l’impact.
La victime de 49 ans est décédée à l’hôpital. La chef de la police de Tempe a néanmoins estimé mardi dernier qu’Uber n’était pas en tort, car la victime traversait en dehors des passages pour piétons.
Des spécialistes de la conduite autonome affirment que l’ordinateur de bord aurait dû détecter la victime à temps pour l’éviter.
Le saviez-vous?
Un sondage réalisé l’automne dernier pour le compte de la firme DesRosiers Automotive Consultants indique que près de la moitié des consommateurs canadiens font confiance aux véhicules autonomes pour se rendre à leur destination, mais que seulement 30 % d’entre eux remplaceraient leur véhicule actuel par une automobile qui se conduit elle-même.
C’est au Québec où les répondants ont montré le plus haut niveau de confiance, 56,8 %, suivi par ceux de l’Ontario, à 51 % et des provinces atlantiques à 50,1 %.
RCI avec la contribution d’Alain Gravel, Philippe Marcoux et d’Olivier Bachand de Radio-Canada
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