(Photo: YouTube)

Ressource nouvelle et inexplorée pour les trafiquants d’armes : le web caché

Des criminels se cachent dans les coins sombres d’Internet, emploient des cryptomonnaies difficiles à retracer et inventent des techniques pour vendre illégalement des armes à feu au Canada.

C’est plutôt morbide, non?

C’est par contre un avis émis par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le web profond, ces réseaux cachés

L’émergence de ce qu’on appelle le « darknet », ces réseaux cachés dans les profondeurs de l’Internet et accessibles seulement par des logiciels conçus sur mesure, voilà le nouveau défi auquel sont confrontés les autorités, corps policiers et agences gouvernementales, qui tentent d’endiguer le trafic d’armes.

C’est ce que reconnaît Rob O’Reilly, directeur intérimaire des services de réglementation sur les armes à feu de la GRC.

Marchés éliminés, nouvelles avenues

Au cours des dernières années, les services policiers ont réussi avec succès à s’attaquer plusieurs marchés noirs en ligne, Silk Road en tête de liste.

Mais, comme l’hydre de la mythologie grecque qu’Héraclès dut tuer dans le cadre de ses 12 travaux, d’autres marchés sombres sont apparus dans les profondeurs du cyberespace.

Monsieur O’Reilly s’exprimait lors d’un récent symposium national sur les bandes criminelles et les armes à feu.

(Photo: Presse canadienne)

Des armes, des opioïdes, un supermarché du mal

Il a pris l’exemple du site en ligne Berlusconi, lequel avait 234 entrées pour des armes comme les fusils AR-15, l’arme utilisée lors de la récente tuerie dans une école secondaire de Floride, les AK-47, plusieurs armes de poing et d’innombrables munitions.

Ce qui est déroutant, c’est que ces armes y soient vendues, tout comme des opioïdes, de l’héroïne, de la cocaïne, des logiciels malveillants, des données volées, des rançongiciels, des cartes de crédit dérobées et même de l’uranium appauvri, du polonium-210 radioactif et des poisons aussi dangereux que la ricine.

Rançongiciel
Programme malveillant qui permet de verrouiller un ordinateur ou d’en chiffrer les données, dans le but d’extorquer de l’argent à l’utilisateur. Grand dictionnaire terminologique – Portail Québec
Ricine
La ricine est une toxine qui se trouve dans les fèves de ricin. Celles-ci sont cultivées partout dans le monde, y compris au Canada. Les fèves sont traitées pour produire l’huile de ricin, anciennement utilisée comme laxatif et maintenant utilisée dans l’industrie comme lubrifiant. Les résidus de la production d’huile de ricin contiennent jusqu’à 5 % de ricine. Il n’existe ni de traitement particulier de l’empoisonnement à la ricine, ni de vaccin. Une personne victime d’un empoisonnement à la ricine devrait être hospitalisée afin que les symptômes soient traités. Agence de la santé publique du Canada

« Les vendeurs du web caché se fient à des moyens très astucieux de vendre des armes à feu et des pièces. Dans la communauté du darknet, ce phénomène est connu sous le nom de livraison furtive. Leur but est de se dissimuler ou de cacher le contenu réel des autorités judiciaires et des services douaniers. »

Rob O’Reilly, directeur intérimaire des services de réglementation sur les armes à feu de la GRC.

Des armes dissimulées et livrées

On a même retrouvé des pistolets livrés dans des consoles de jeu, des disques durs d’ordinateur, des séchoirs ou des morceaux de chocolat;

« On a même vu des carabines cachées derrière un téléviseur à écran plat. »

Rob O’Reilly

Outre Berlusconi – le réseau et non pas le politicien –, il y a  le réseau Tor, un réseau informatique superposé mondial et décentralisé. Il se compose d’un certain nombre de serveurs, appelés nœuds du réseau et dont la liste est publique. Ce réseau permet de rendre anonyme l’origine de connexions TCP et est souvent utilisé par les agences gouvernementales, les activistes, les journalistes et les lanceurs d’alertes qui veulent protéger leurs activités en ligne.

Et rien n’empêche des gens malintentionnés de faire de même.

Le bitcoin

Les cryptomonnaies comme le bitcoin, la devise numérique la plus acceptée sur les sites du web profond, permettent de cacher les conditions d’une transaction aux autorités.

« De telles devises représentent de véritables défis aux autorités judiciaires parce qu’elles n’ont pas d’existence physique. Il est difficile de les retracer sans un logiciel spécifique qui coûte très cher et un personnel très entraîné. »

Rob O’Reilly

RCI, PC, SRC, YouTube

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