Le harcèlement sexuel en milieu de travail Photo : iStock

Harcèlement sexuel : un serpent de mer qui fait des ravages en milieu de travail

Le harcèlement sexuel est une pratique bien ancrée dans les mœurs en milieu de travail au Canada, selon une enquête de l’Association des professionnels en ressources humaines.

Un mal plus profond qu’on ne le pense!

Contrairement à ce qu’ont déclaré certains patrons d’entreprise après les révélations qui ont secoué le monde de la politique, des médias et du divertissement, le harcèlement sexuel en milieu professionnel a des allures « d’épidémie » qui gangrène les entreprises du pays.

Les données d’une enquête de l’Association des professionnels en ressources humaines font mention d’un nombre toujours plus croissant de plaintes de harcèlement sexuel en milieu de travail.

Plusieurs membres de l’Association témoignent d’une « pratique sombre » qui touche de manière quasi régulière les employés. Jusqu’à 17 % de ces membres ont connu au moins un employé qui en a été victime dans son lieu de travail.

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Plus de victimes au sein de la population féminine

Les victimes de harcèlement en milieu de travail sont davantage des femmes. Une tendance confirmée par le sondage qui a été mené en ligne par Navigator au mois de février.

Des 2000 Canadiens interrogés, ce sont plus du tiers des femmes qui ont affirmé avoir fait face à ce fléau.

Du côté des hommes, le phénomène ne touche qu’une infime partie des sondés, soit 12 %.

C’est à penser que la tendance à la hausse du harcèlement en milieu de travail soulignée dans un sondage pancanadien, il y a trois ans, est loin de se résorber.

Selon ce sondage pancanadien mené auprès de 1500 travailleurs, trois fois plus de femmes (43 %) que d’hommes (12 %) disent avoir été harcelées. Au total, un million de Canadiens auraient été harcelés à un moment de leur carrière.

Ces données viennent battre en brèche l’argument massif des patrons d’entreprises qui avaient estimé, quelques mois plus tôt, dans le cadre d’une autre enquête ayant suivi les multiples scandales dévoilés dans la vague du mouvement « #Moiaussi », que le harcèlement sexuel ne constituait pas un problème au sein de leurs structures. Car elles auraient des cultures corporatives qui sont plutôt hostiles à ce genre de pratique.

Bien que la situation soit loin de frôler le chaos, le rapport d’enquête souligne néanmoins sa gravité et invite les compagnies à adopter une politique de tolérance zéro pour limiter sa propagation et donner du répit aux victimes souvent muselées.

En réalité, seulement 8 % des victimes de harcèlement sexuel ont eu le courage de dénoncer leur harceleur, selon le sondage d’Angus Reid de 2015. Ce chiffre est renforcé par la nouvelle enquête de l’Association des professionnels en ressources humaines qui met en lumière le fait que plus de 80 % des victimes n’en parlent pas.

RCI avec La Presse Canadienne et Radio-Canada

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