La nuit du 24 au 25 avril 2018 a marqué le début du dénombrement des personnes en situation d’itinérance visible à Montréal. L’exercice qui continuera mercredi et jeudi, soit les 25 et 26, porte le nom de JE COMPTE MTL 2018 et demande l’aide de près de 550 bénévoles.
Le projet a été mandaté par la Ville et par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS). C’est toutefois le Centre de recherche de l’hôpital Douglas, affilié au CIUSSS de-l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal et à l’Université McGill, en étroite collaboration avec le Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal (MMFIM), qui a mis les procédures en place.
C’est la deuxième fois qu’une opération de cette nature est réalisée à Montréal, un projet semblable avait eu lieu en 2015. Cette fois, les organisateurs ont voulu élargir l’étendue du dénombrement pour le réaliser dans 12 arrondissements, couvrant 200 secteurs, à partir de 6 centres de déploiement.
En équipes de trois à six personnes, les bénévoles, qui ont reçu une formation pour mener à bien cet important exercice, ont non seulement sillonné les rues, mais également des parcs, toutes les stations de métro, une partie du Montréal souterrain, ainsi que les principaux refuges et plusieurs logements de transition.
Ce deuxième dénombrement montréalais s’inscrit dans le cadre du Plan d’action en itinérance de la Ville de Montréal, du Plan d’action intersectoriel en itinérance de la région de Montréal 2015-2020 et de la réalisation d’un deuxième portrait sur l’itinérance au Québec.
Le visage de l’itinérance montréalaise se diversifie
Un autre aspect d’intérêt pour l’édition 2018 du dénombrement c’est l’intention des organisateurs de porter une attention particulière à trois groupes cibles moins visibles : les femmes, les jeunes et les Autochtones afin de mieux documenter leurs réalités. C’est pourquoi l’exercice a été divisé en deux étapes :
- Lors de la soirée du 24 avril, les bénévoles devaient aborder toutes les personnes sur leur passage, en évitant de présupposer qui était susceptible d’être en situation d’itinérance. Les questions de sélection visaient à identifier les personnes sans domicile fixe.
- Au cours de ces deux jours suivants, les bénévoles visiteront une cinquantaine de centres de jour et d’autres ressources afin de demander aux personnes fréquentant ces lieux où elles avaient passé la nuit du 24 avril et leur faire remplir le questionnaire. Dans d’autres ressources, notamment des logements de transition, ce seront les intervenants eux-mêmes qui feront passer les questionnaires d’ici à la mi-mai. Plus de 140 organismes du milieu communautaire participeront à l’opération.
Rappelons qu’une soixantaine de collectivités au Canada, dont 11 en tout au Québec, effectuent un dénombrement ponctuel sur leur territoire depuis le début de mars, et ce jusqu’à la fin avril 2018.
La mairesse Valérie Plante était ravie de l’implication des bénévoles.
À la suite de l’exercice des 24, 25 et 26 avril, l’équipe du Centre de recherche de l’hôpital Douglas s’attardera à compiler les données recueillies et à rédiger un rapport d’analyse.
Quelle est la situation au Canada?
Si difficile qu’il soit de dénombrer l’itinérance et de garder ses informations à jour, en 2007, le gouvernement du Canada estimait que 150 000 Canadiens étaient sans abri (dans les refuges ou dormant dans la rue). D’autres estimations élèvent ce chiffre jusqu’à 300 000 personnes.
Plus récemment, une étude publiée en 2016 par Statistique Canada a fourni des renseignements sur le nombre de Canadiens ayant déjà eu à vivre temporairement avec la famille, des amis, dans leur voiture ou n’importe où ailleurs, car ils n’avaient nulle part où aller. Cette situation est appelée l’itinérance « cachée » ou « dissimulée ». L’étude examine également les caractéristiques des personnes qui ont vécu un épisode d’itinérance cachée à un moment donné de leur vie.
Radio Canada International avec Statistique Canada, la Ville de Montréal et l'Alliance canadienne pour mettre fin à l'itinérance.
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