Certains des manifestants transporteront leurs grues avec eux lorsqu’ils iront tous faire le pied de grue devant les bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), samedi midi, puis devant le bureau du premier ministre du Québec Philippe Couillard, au centre-ville de Montréal.
Ces opérateurs d’équipements lourds sont en colère à cause des modifications réglementaires qui éliminent la nécessité de suivre un cours, obligatoire au Québec, pour devenir opérateur de grue.
Le nouveau règlement prévoit que les personnes qui ne sont pas diplômées peuvent obtenir un certificat de compétence apprenti pour le métier de grutier autrement qu’en obtenant un diplôme d’études professionnelles en conduite de grues.
Le syndicat craint une augmentation du nombre de morts sur les chantiers de construction.
Le cours avait été instauré en 1996 en raison du nombre élevé de morts de grutiers sur les chantiers, rappelle M. Dupuis. « On est passé de 4,5 morts de grutiers par année à 1,5 mort après la création du cours obligatoire. »
Une mauvaise installation de grue ayant causé la mort d’un laveur de vitres au centre-ville de Montréal en avril 2016. Photo : Radio-Canada
Aide-mémoire…
45 heures de cours
Les grutiers étaient encore l’an dernier au Québec l’un des deux seuls corps de métier de la construction à devoir passer un cours obligatoire de 870 heures donné par le ministère de l’Éducation et la Commission de la sécurité au travail pour obtenir le droit de travailler.
Mais à la demande de la Commission de la construction du Québec (CCQ), le gouvernement a présenté un nouveau règlement pour abolir ce cours. La CCQ voudrait ainsi pallier une pénurie de main-d’œuvre chez les grutiers.Un blessé grave dans une collision entre une grue et une voiture dans la ville de Québec le 7 mai 2014 Photo : Raymond Routhier
Une manifestation en hauteur
L’Union des opérateurs grutiers, soit la section locale 791G de la FTQ-Construction, affirme qu’elle prépare une manifestation réellement hors de l’ordinaire.
De 10 à 15 grues prendront part aux activités, indique Evans Dupuis, directeur de l’Union des opérateurs grutiers, affiliée à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), le plus grand syndicat québécois.
Devant le bureau du premier ministre Couillard particulièrement, ils ont bien l’intention de déployer les mâts, affirme M. Dupuis.
Des chiffres…
• En 2015, 852 décès en milieu de travail ont été rapportés au Canada.
• 232 629 demandes ont été acceptées pour des heures de travail perdues en raison d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle.Accident de travail dans un quartier résidentiel – Photo : CBC
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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