Toronto emboîte le pas à d’autres villes canadiennes et règlemente le prêt sur salaire sur son territoire (Lauren Pelley/CBC News)

Toronto emboîte le pas à d’autres villes canadiennes et réglemente le prêt sur salaire sur son territoire

Vous les voyez partout, surtout là où la pauvreté est présente, ces officines où l’on vous propose d’encaisser votre chèque de paie moyennant un certain pourcentage.

C’est en fait un prêt sur salaire.

(CBC)

Comment ça fonctionne?

Vous avez besoin de liquide et vous n’avez pas accès, pour quelque raison que ce soit, aux services d’une banque traditionnelle.

Pourquoi? Vous n’avez pas de domicile fixe, vous vivez dans une chambre de motel, en transit, ou même vous n’avez pas de numéro d’assurance sociale, essentiel au Canada.

Donc, pas de compte de banque.

Le prêteur sur salaire vous versera un certain montant à titre de prêt à court terme avec, c’est là tout l’odieux du processus, des frais élevés.

Vous remboursez le prêt à votre prochain chèque de paie, mais vous risquez d’être encore dans la même situation et l’engrenage vous prend.

Au départ, ces prêts avaient pour raison d’être de pallier le manque ponctuel d’argent, mais ne doivent pas – idéalement – servir à payer le loyer, l’achat de nourriture ou encore les factures de services publics.

Dans le cas qui nous occupe ici, le conditionnel est violé à qui mieux mieux.

Toronto serre la vis

La métropole canadienne, Toronto, s’attaque maintenant à ce fléau moderne en mettant en place une série de lois et règlements qui imposeront aux prêteurs sur salaire des restrictions sur leurs opérations courantes et qui réduiront le nombre d’emplacements où ces activités se tiennent.

Ainsi, tous les prêteurs sur salaire de la Ville Reine devront posséder un permis valide délivré par la ville, permis qui coûte 633 $ à l’inscription au registre et 309 $ au renouvellement.

De plus, il n’y aura pas plus de 212 bureaux de prêt, le nombre de ces bureaux qui, le 1er mai, possédaient un permis provincial et étaient en activité à Toronto.

Est-ce du prêt usuraire ?

La comparaison est boiteuse, car le prêt sur salaire, dans sa définition, est une option à court terme pour faire face à un problème ponctuel, non récurrent.

Dans les faits, nombreux sont les emprunteurs qui doivent se résigner à « transporter » leur dette d’un chèque de paie à l’autre. Ainsi, reporté annuellement, l’intérêt exigé est indécent, voire usuraire, dépassant les 60 %.

CP, CBC, Ville de Toronto, Gouvernement du Canada

Plus:

Prêts sur salaire, un piège en eaux troubles (Les Affaires)

Le prêt sur salaire (Agence de la consommation en matière financière du Canada)

Le règlement torontois (en anglais) (City of Toronto)

Catégories : Économie, Politique
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