Mardi, avant même que Donald Trump n’annonce qu’il retirait les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, Peter Boehm, sous-ministre canadien pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre Justin Trudeau, affirmait que les dirigeants du G7 ne pourraient éviter de discuter des enjeux commerciaux à leur rencontre du début juin au Québec.
« C’est évident que ce sera l’un des sujets qui seront discutés au sommet », a prédit Peteris Ustubs, l’ambassadeur de l’Union européenne au Canada, en faisant référence à la question iranienne.
Des ambassadeurs européens minimisent le risque que des fissures profondes se créent à la rencontre entre les leaders des sept puissances mondiales qui se tiendra à La Malbaie, dans la région de Charlevoix.
Selon eux, il serait peu probable que les dirigeants forment un « G6 » pour exclure les États-Unis.
Le Canada coincé entre l’éléphant américain et l’Europe
Cette affaire risque de placer l’hôte de la rencontre internationale, le premier ministre Justin Trudeau, dans une position peu enviable, puisque le geste de Trump risque de frapper les économies des grandes nations européennes présentes au G7.
Justin Trudeau pourrait avoir de la difficulté à discuter de ses priorités dans d’autres dossiers, comme le besoin de combattre le protectionnisme et de promouvoir un libre-échange qui profite à tous.
L’ancienne ministre conservatrice Rona Ambrose, qui fait maintenant partie d’un comité consultatif non partisan sur la renégociation de l’ALENA, suggère que les Canadiens ne peuvent plus adhérer à la « notion romantique » selon laquelle le Canada et les États-Unis restent les meilleurs amis et alliés.
Une pluie de déclarations des plus diplomatiques
L’ambassadrice allemande au Canada, Sabine Sparwasser, fait remarquer que ce type de rencontre donne toujours l’occasion de débattre sur des sujets où tout le monde n’est pas nécessairement d’accord.
Kareen Rispal, qui représente la France au Canada, croit pour sa part que le G7 saura surmonter les obstacles. « Nous ne pouvons exclure un État ou un pays qui ne partage pas notre point de vue », a-t-elle soutenu.
«Oui, il y a un risque qu’il y ait un communiqué à 6 contre 1, mais je crois que tout le monde tente d’éviter ce genre de situation parce que nous n’irions nulle part », a ajouté l’ambassadrice de la France, pays qui succédera au Canada pour la présidence du G7 l’an prochain.
Le Canada aussi est déçu
Mardi, une fois les intentions de Donald Trump dévoilées, la ministre des Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland a dit regretter cette décision sur un accord « qui n’est pas parfait, mais qui a toutefois permis d’endiguer une menace réelle à la paix et à la sécurité internationale ».
« Le Canada regrette que les États-Unis aient décidé de se retirer du Plan d’action global conjoint (PAGC), d’autant plus que, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran poursuit la mise en oeuvre de ses engagements en vertu du PAGC », a indiqué la ministre dans un communiqué.
« Le Canada souscrit à un ordre international efficace et fondé sur des règles, et il estime que le PAGC est essentiel pour éviter que l’Iran n’acquière la capacité de fabriquer des armes nucléaires et pour assurer une plus grande sécurité régionale et mondiale », a précisé la ministre Chrystia Freeland.
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RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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