Des changements en profondeur lors des élections ontariennes, une promesse de taille de l'opposition au Québec (Image: IStock)

Des changements en profondeur lors des élections ontariennes, une promesse de taille de l’opposition au Québec  

Les deux provinces avec les plus importantes populations au Canada, l’Ontario (plus de 14 millions de citoyens) et le Québec (plus de 8 millions) convient leurs citoyens à des élections provinciales cette année.

Le scrutin ontarien se déroulera le 7 juin. Au Québec, rendez-vous est donné pour le 1er octobre.

Au Canada, les scrutins, qu’ils soient municipaux, provinciaux ou fédéraux, sont tous du type uninominal à un tour. L’électeur se présente à son bureau de scrutin avec sa preuve d’inscription et une pièce d’identité, va dans l’isoloir, coche son choix sur le bulletin qui lui a été remis, revient déposer son bulletin dans l’urne et s’en va.

Le scrutin majoritaire uninominal à un tour (SMUT)
Le SMUT est le système électoral le plus répandu dans le monde.

En 1997, 68 des 211 pays comptant 45 % de la population mondiale utilisaient le SMUT pour élire des députés à leurs législatures nationales.

Le Canada, qui a adopté le système anglais avant la Confédération, en fait partie.

Connu parfois sous le nom de mode de scrutin à circonscriptions uninominales à majorité relative, le SMUT, nommé en anglais First Past the Post, demeure un terme tout aussi impropre et trompeur, car, au sens strict du terme, le candidat n’a aucun obstacle à franchir.

Il est nettement préférable de désigner ce système sous le terme de « mode de scrutin majoritaire ».

Dans ce système, pour le décrire en termes très simples, le candidat qui recueille le plus de voix est le vainqueur.

Dans une élection où deux candidats seraient en lice, pour gagner, l’un des deux candidats devrait naturellement obtenir la majorité absolue ou au moins la moitié des suffrages exprimés valides plus une voix.

Lorsque trois candidats ou plus se présentent à une élection, la probabilité est moindre, mais ce n’est pas totalement impossible, qu’aucun d’entre eux n’obtiendra la majorité absolue.

Avec au moins trois candidats, la majorité relative (c’est-à-dire moins que la majorité, mais le plus grand pourcentage de suffrages) suffirait pour gagner la circonscription.

Ainsi, pour obtenir un siège dans le SMUT, le candidat doit obtenir le pourcentage minimal suivant des suffrages exprimés :

50 % des voix + 1 à une élection où deux candidats se présentent,

33 1/3 % des voix + 1 à une élection où trois candidats se présentent,

25 % des voix + 1 à une élection où quatre candidats se présentent, etc.

Source : Élections Canada

En Ontario, une première au Canada, les urnes électroniques

Chambre de la législature ontarienne, Queen’s Park (Chris Young/PC)

C’est tout un changement de culture qui se fera en Ontario au cours de ce scrutin 2018, car, pour la première fois de l’histoire, la plupart des électeurs auront accès à l’urne électronique.

Au fil des années, on a vu au Canada plusieurs votes électroniques se dérouler quand venait par exemple le temps de choisir un chef de parti, pour voter oui ou non pour accorder un mandat de grève à un syndicat, etc.

Mais, pour un scrutin provincial, c’est une première.

Comment ça marche

Le 7 juin donc, l’électeur voulant exercer son devoir de citoyen se présentera au bureau de scrutin où il doit se présenter avec sa carte d’électeur, une carte classique, du genre carte de débit ou de membre – songez ici à la pompe à essence ou au club vidéo.

Il passera la carte sous un lecteur numérique – de fait, la liste électorale papier n’est plus, elle aussi est électronique – et validera son identité et son droit de vote.

Tout est en règle? Bravo. Le scrutateur lui remettra un bulletin de vote où, rendu dans l’isoloir, il cochera le nom de la personne pour qui il entend voter, en ressortira et remettra ledit document au scrutateur.

L’urne version 2018 est une machine comptable électronique, contrairement à l’ancienne que l’on devait vider avant de compter les votes.

Pourquoi?

Selon Élections Ontario, on souhaite vivement que cette nouvelle technologie permette d’accélérer le processus électoral et le décompte des voix.

Une première à l’échelle provinciale, mais déjà utilisée lors d’élections complémentaires 

Cette technologie a été testée avec succès – en fait avec bien peu de problèmes – en 2016 lors de deux élections complémentaires.

Élections Ontario s’est également penché sur le vote par Internet. Le projet est toujours à l’étude sans plus, car l’agence n’a pas encore trouvé de système pour protéger correctement l’intégrité du processus électoral.

Pendant ce temps au Québec

Le Salon bleu, à l’Assemblée nationale Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Ici, c’est le concept même du scrutin uninominal à un tour qui est au centre des discussions et l’annonce faite en étonnera plus d’un quand on pense au fait qu’il s’agit d’une déclaration conjointe et unanime des partis.

Les trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale du Québec – la Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) – ont signé une entente, mercredi, dans laquelle ils s’engagent à abolir le mode de scrutin actuel uninominal à un tour s’ils prennent le pouvoir.

Une affaire de confiance selon les partis d’opposition

Les trois partis sont arrivés à s’entendre pour voir à la mise sur pied d’un système électoral qui ferait la part belle à une forme de proportionnelle mixte.

Ces trois formations croient qu’une telle avenue redonnerait confiance dans les institutions politiques, mises à mal au cours des dernières années tout en réduisant, l’espèrent-elles, l’étiolement des taux de participations des électeurs.

Quant aux libéraux, au pouvoir, ils ont refusé de se joindre à la démarche politique conjointe des partis d’opposition affirmant qu’une proportionnelle mixte telle que proposée allait nuire à la représentation des régions.

PC, Élections Ontario, Élections Québec, Élections Canada

Plus:

Population par année, par province et territoire (Statistique Canada)

Élections provinciales en Ontario (Élections Ontario)

Élections provinciales au Québec (Élections Québec)

Les systèmes électoraux à scrutin majoritaire : un examen (Élections Canada)

Histoire du taux de participation aux élections québécoises (Élections Québec)

Catégories : Internet, sciences et technologies, Politique
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