À une époque où nous utilisions essentiellement les mesures archaïques – le système impérial – les pêcheurs avaient des outils de mesure bien particuliers pour évaluer la longueur et le poids de leurs prises.
La règle de 12 pouces – une trentaine de centimètres – en faisait 9.
La balance qui servait à peser les prises était en livres – une livre vaut 16 onces, 454 grammes quoi! – était graduée en livres de 12 onces.
Donc, une prise de 2 pieds (60 cm) et de 8 livres (3,6 kg) était vraiment un poisson de 18 pouces (46 cm) pesant 6 livres (2,7 kg).
Des outils très utiles quand venait le temps de vanter ses prises les soirs où l’on se racontait des histoires de pêche.
Une anecdote intéressante quand venait le temps de dire que l’on doutait des données avancées par notre interlocuteur, on disait :
« La semaine dernière, j’ai pêché un fanal allumé. »
Devant l’incrédulité de l’autre en face de nous, on ajoutait :
« Réduis ton poisson, je vais éteindre mon fanal! »
Cette fois-ci, la prise est bien réelle.
Retour historique – la morue à Terre-Neuve
Sans remonter jusqu’à la grande abondance de ce poisson de fond qui a lancé sur l’Atlantique les flottes de pêcheurs européens pendant des décennies, il est important de savoir que la pêche de la morue du Nord était la plus importante pêche sur la côte est du Canada. Elle représentait 46 % des contingents de morue disponibles.
Juin 1992, devant l’effondrement des stocks, le gouvernement canadien en interdit complètement la pêche, car on craignait que la poursuite de cette activité économique, traditionnelle et commerciale entraîne la disparition pure et simple de l’espèce.
2008 : autorisation partielle
Le gouvernement canadien autorise cette année-là de courtes périodes de pêche d’été à la morue, des pêches à des fins alimentaires.
Cela dit, personne ne pouvait prédire si oui ou non les stocks prendraient du mieux et si le moratoire serait levé.
2016 : on ne l’attendait plus
Voilà que cette année-là, les pêcheurs terre-neuviens prennent de la morue. Beaucoup de morue. Assez pour qu’une ouverture partielle puisse se poindre à l’horizon.
Le flétan entier
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette histoire
Partis pêcher la morue à bord de leur chalutier de 10 mètres, Edward Baker et son fils Eddie ont ramené non pas une grande quantité de morue, mais une grosse prise, un flétan de 129,5 kilos.
Prendre un flétan quand on pêche la morue, cela se nomme une prise accessoire.
Cette prise accessoire – limite quotidienne de 90 kilos, mais bon, ici c’est un poisson seul et non pas des prises différentes – rapportera plus ou moins 1500 $ au père et à son fils.
CBC, Radio-Canada, Encyclopédie canadienne, Mission Maskinongé, RCI, Héritage Terre-Neuve-et-Labrador
Plus:
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La saga du record mondial (Mission Maskinongé)
Histoire de la pêche commerciale au Canada (Encyclopédie canadienne)
Pêche commerciale : faire face à un cocktail diversifié de risques sur une petite surface (Radio Canada International)
Le retour inespéré de la morue du Nord (Radio-Canada)
Moratoire sur la pêche de la morue (Héritage Terre-Neuve-et-Labrador)
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