Le président français Emmanuel Macron est à Ottawa à la veille du sommet du G7, pour s'entretenir avec le premier ministre canadien Justin Trudeau.
Photo Credit: Radio Canadá/ Louis Blouin

Trudeau et Macron veulent consolider l’axe Ottawa-Paris

Le premier ministre canadien Justin Trudeau reçoit mercredi, à Ottawa, le président français Emmanuel Macron. Les deux hommes veulent consolider les relations canado-françaises à un moment où la cohésion au sein du G7 est mise à mal par la guerre commerciale déclenchée par l’administration américaine.

Ottawa et Paris sont des alliés de longue date. Ils ont une vision commune des relations internationales, marquée, entre autres choses, par la valorisation de la démocratie et des droits de l’homme, la promotion de la bonne gouvernance et l’attachement au multilatéralisme. Les deux pays siègent dans des organisations internationales comme l’OTAN, l’OCDE, l’OIF, l’UNESCO, l’OSCE, le G7, et j’en passe.

Les deux jeunes dirigeants multilatéralistes que sont Trudeau et Macron (46 et 40 ans) vont notamment discuter de la décision de Donald Trump d’imposer de lourdes taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, y compris à l’Europe, au Canada et au Japon, les plus proches des États-Unis. Tous ont d’ailleurs porté plainte contre les États-Unis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et ont annoncé des mesures de représailles, à l’instar de la Chine et de la Russie.

Canadian Prime Minister Justin Trudeau (R) and French President Emmanuel Macron talk as they attend the G7 Summit Taormina, Sicily, Italy, May 26, 2017.
Justin Trudeau et Emmanuel Macron partagent la même vision sur plusieurs enjeux internationaux. © POOL New

Les membres de l’Union européenne, le Mexique et le Canada avaient été exemptés dans un premier temps, mais ils ont finalement été ajoutés à la liste de pays dont les exportations d’acier et d’aluminium aux États-Unis sont surtaxées. Tant Trudeau que Macron ont tenté, en vain, de faire changer d’idée au président américain Donald Trump. Depuis lors, les deux quadragénaires ont durci le ton face à Washington.

La semaine dernière, le premier ministre Trudeau a accordé des interviews aux médias américains au cours desquelles il a dénoncé l’argument de la « sécurité nationale » des États-Unis invoqué pour justifier l’imposition de tarifs punitifs à l’aluminium et à l’acier canadiens. Il a même qualifié cet argument d’insulte à la mémoire des soldats canadiens qui ont combattu auprès des Américains lors d’importants conflits dans le monde. Sans compter le fait qu’Américains et Canadiens ont toujours été des voisins solidaires. Justin Trudeau a néanmoins annoncé l’imposition de taxes de 16,6 milliards de dollars canadiens sur quelques produits américains.

Trump, seul contre tous

De son côté, le président Emmanuel Macron a eu une conversation téléphonique jeudi dernier avec Donald Trump, que Washington a jugée « terrible » selon la presse américaine. Mais le président français a assuré qu’il « aura de nouveau au G7 une discussion utile et franche avec le président Trump ». Ce qui ne change rien à l’amitié entre les deux hommes et entre leurs deux pays, a précisé M. Macron.

Le président américain Donald Trump risque d’être isolé au sommet du G7 à La Malbaie. © Andrew Harrer/Bloomberg via Getty Images

Après Ottawa, le président Macron, qui est accompagné de sa femme Brigitte, se rendra par la suite à Montréal pour une rencontre avec le premier ministre québécois Philippe Couillard, avec qui il devrait notamment parler francophonie et échanges commerciaux et culturels. Il poursuivra ensuite vers La Malbaie, petite ville à 140 km à l’est de Québec surplombant le fleuve Saint-Laurent, où se déroule vendredi et samedi, dans un grand hôtel ultra-sécurisé, le sommet des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Royaume-Uni, Italie et Japon). Le Canada, pays hôte du G7 cette année, cédera la place à la France l’an prochain.

Le sommet de La Malbaie risque de refléter non seulement le conflit commercial entre les États-Unis et leurs partenaires, mais aussi l’isolement de Washington sur plusieurs autres fronts, comme le choix du multilatéralisme et la lutte contre le réchauffement climatique.

Parlant du multilatéralisme, le Canada a réaffirmé son attachement aux négociations à trois (Mexique, Canada, États-Unis) pour le renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), rejetant pour l’instant l’idée d’ententes séparées préconisée par Donald Trump. L’échec de la renégociation de l’ALENA freinerait fortement l’économie canadienne, selon le FMI.

(Avec L’AFP, gouvernement canadien, gouvernement français)

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