Le premier ministre désigné de l’Ontario, Doug Ford, a remporté les élections provinciales à l’issue d’une campagne électorale riche en rebondissements, permettant au Parti progressiste conservateur de mettre un terme à 15 ans de règne du Parti libéral dans cette province.
Victoire dans un contexte effervescent
Celui qui formera le prochain gouvernement conservateur ontarien est un visage connu du public. Il était présent aux côtés de son regretté frère, le controversé Rob Ford, alors que celui-ci assurait la fonction de maire de Toront, et s’était retrouvé sur la sellette à cause de ses liens avec le milieu de la drogue, avant de mourir d’une maladie.
Les deux frères bénéficiaient d’un appui solide dans les milieux populaires torontois qui avaient bâti une véritable forteresse autour de leurs idoles, la très célèbre Ford Nation. Cette dernière aura sans doute joué un rôle capital dans l’élection de Doug Ford.
Une élection qui s’est déroulée dans un contexte marqué par une poursuite judiciaire intentée par la veuve de son frère Rob, qui l’accuse d’avoir sans vergogne dilapidé la fortune familiale de près de 16 millions de dollars, sans prendre en compte l’intérêt de ses enfants orphelins.
Malgré bien d’autres scandales reliés à la mobilisation des électeurs autour de la candidature de Doug Ford à cette élection, ce dernier a fini par triompher de ses adversaires.
- Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, majoritaire avec 76 élus et 40,1 % des suffrages exprimés
- Nouveau Parti démocratique de l’Ontario : 40 élus avec 33 % des suffrages exprimés
- Parti libéral de l’Ontario : 7 élus avec 20,1 % des suffrages exprimés
- Le Parti vert de l’Ontario : 1 élu avec 4,6 % des suffrages exprimés
Doug et Trump : un parallèle très vite établi
Dès que l’ancien conseiller municipal à la ville de Toronto avait annoncé sa candidature à ces élections, les médias et autres observateurs de la scène politique n’avaient pas tardé à établir des similitudes entre l’homme de 53 ans et le président américain Donald Trump.
À des degrés souvent moins trépidants et échevelés que son « clone » Trump, ils trouvaient en Doug le même côté un peu confus, manquant de clarté dans les idées. Son programme politique et économique a souvent été critiqué pendant la campagne en raison d’une absence de substance.
Le père de famille, à la tête du Parti progressiste-conservateur depuis le mois de mars, aura été cherché ses électeurs dans les milieux populaires, en tenant, comme Trump, le discours qu’ils voulaient entendre :
Permettre à tous d’avoir accès au carburant à faible prix : 10 ¢/litre;
Pas d’impôts pour les personnes travaillant au salaire minimum;
Pour ceux qui gagnent de 42 960 à 85 923 $, réduction de 20 % de leur impôt;
Facture d’électricité réduite de 12 % et limogeage du PDG d’Hydro One parce qu’il aurait gagné 6 millions en 2017;
Démocratiser l’accès au métro grâce à un investissement de 5 milliards de dollars dans son entretien et son expansion à Toronto;
Réduire le taux d’imposition des entreprises de 11,5 % à 10,5 %;
Ajouter 15 000 lits en 5 ans dans les foyers pour aînés;
Etc.
Est-il un marchand d’illusions? Est-il un activiste opportuniste ou pragmatique qui a voulu simplement remporter une élection? Les Ontariens ont fait leur choix et il revient à présent au nouveau premier ministre désigné de concrétiser ses promesses, malgré le flou qui entoure la façon dont il compte les financer.
RCI avec Radio-Canada
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