Le président américain, Donald Trump se dit prêt à la confrontation avec ses alliés du G7 au sujet des taxes sur l'aluminium et l'acier.
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Sommet du G7 : Donald Trump persiste et signe sur les taxes

Avant de quitter Washington pour La Malbaie, au Québec, où se tient le sommet du G7, Donald Trump a fait savoir, dans une série de tweets, qu’il n’avait aucune intention de s’excuser ou de revenir en arrière au sujet des tarifs douaniers sur l’aluminium et l’acier imposés à ses alliés européen et canadien.

Le président américain fait un détour vendredi et samedi au Québec, où les autres membres du G7 l’attendent de pied ferme. Même s’il est surtout préoccupé par sa rencontre très attendue de la semaine prochaine avec le président nord-coréen Kim Jong-un, M. Trump se dit prêt à la confrontation avec ses alliés, indignés par les nouveaux tarifs douaniers américains.

« J’ai hâte de remettre à plat les accords commerciaux injustes avec les pays du G7. Si ça ne se fait pas, on s’en sortira encore mieux », a-t-il tweeté vendredi matin avant de s’envoler de Washington. Il sera le dernier dirigeant à arriver au Sommet du G7, et le premier à en repartir samedi matin.

Donald Trump estime que ce sont les autres qui sont à blâmer dans la guerre commerciale actuelle. Les États-Unis ne font qu’y réagir. (AFP/Mandel Ngan.

La tension est particulièrement vive ces deux derniers jours, Donald Trump ayant répliqué aux critiques de moins en moins voilées du premier ministre canadien Justin Trudeau et du président français Emmanuel Macron. Dans l’un de ces tweets, Trump a écrit : « Merci de dire au premier ministre Trudeau et au président Macron qu’ils imposent aux États-Unis des taxes massives et créent des barrières non tarifaires », avant d’ajouter :  « Hâte de les voir demain ».

Il s’en est pris à Trudeau, rappelant que « près de 300 % » de taxes sont imposées par le Canada sur les produits laitiers américains. La semaine dernière, lors d’une conversation téléphonique houleuse avec le premier ministre canadien, Donald Trump aurait accusé les Canadiens d’avoir mis le feu à la Maison-Blanche en 1812.  « Vérité alternative » ou simple méconnaissance de l’histoire? Le fait avéré est que ce sont des soldats britanniques qui avaient brûlé certains bâtiments publics américains, dont la Maison-Blanche, en 1814. À l’époque, le Canada était une colonie britannique. Il n’est devenu officiellement un pays indépendant qu’en 1867.

L’Europe veut faire front commun face à Trump

Dans un autre tweet, Donald Trump a appelé l’Union européenne et le Canada à lever leurs taxes et barrières à défaut de quoi les États-Unis allaient « faire mieux » qu’eux. Juste avant le début du sommet, les quatre Européens, à savoir, le français Emmanuel Macron, l’Allemande Angela Merkel, la Britannique Theresa May et l’Italien Giuseppe Conte, ont décidé de se réunir afin d’afficher leur impatience face aux menaces de guerre commerciale du président américain.

Le président français Emmanuel Macron, ici en compagnie de Justin Trudeau, estime que « la guerre commerciale n’est bonne pour personne ».

L’objectif, selon le président français, n’est plus de convaincre M. Trump de revenir sur ses tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium. Le milliardaire s’est montré insensible aux critiques et menace le reste du monde d’une nouvelle salve. « M. Trump met en application ses engagements de campagne, il y a un caractère prévisible », a dit Emmanuel Macron. Mais il entend persuader son homologue que « la guerre commerciale n’est bonne pour personne ». Il s’est par ailleurs dit convaincu que l’Europe tiendra son unité et la tiendra dans la durée sur ces sujets.

L’énigme dans ce front anti-Trump c’est d’une part le Japon, qui tente de ne pas être marginalisé dans les négociations entre Washington et la Corée du Nord, et de l’autre le nouveau gouvernement italien populiste. L’Italie et l’Allemagne, par ailleurs, sont plus exposées aux représailles commerciales américaines que d’autres pays européens.

L’argument de la sécurité nationale ne passe pas

Justin Trudeau n’a pas apprécié que Washington invoque la  « sécurité nationale » pour frapper l’acier et l’aluminium canadiens, et l’a fait savoir. « J’ai été poli, j’ai été respectueux, mais on a aussi été toujours très, très ferme sur les intérêts de notre pays, de nos citoyens et sur nos valeurs », a déclaré M. Trudeau jeudi.

Le président américain Donald Trump et le premier ministre Justin Trudeau lors de leur rencontre de lundi, à Washington. (Photo: Kevin Lamarque/Reuters)

La tension est vive ces derniers jours entre le président américain Donald Trump et le premier ministre canadien Justin Trudeau. (Photo: Kevin Lamarque/Reuters)

Ottawa croit toujours possible de présenter un consensus sur trois thèmes : la pollution des océans par le plastique, l’éducation des filles et la lutte contre les ingérences étrangères dans les processus démocratiques. Mais c’est le commerce qui occupera véritablement les débats. L’Union européenne a déposé une plainte contre les États-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce et a préparé des droits de douane contre des produits américains comme le bourbon, le beurre de cacahuète ou les motos.

Des manifestations anti-G7 sont prévues à Québec. Jeudi, environ 500 manifestants ont défilé, sans incident majeur. Samedi, le suspense diplomatique concernera la traditionnelle déclaration finale du sommet.

(Avec l’AFP et Reuters)

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Catégories : Économie, International, Politique
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