Des dirigeants autochtones du Québec ont vivement critiqué le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, pour ce qu’ils considèrent comme des commentaires racistes qu’il a prononcés récemment lors d’un événement communautaire sur la Rive-Sud. L’un des maires a même demandé la démission du ministre.
Tunu Napartuk, maire de Kuujjuaq au Nunavik, au nord du Québec, s’est dit profondément « choqué et déçu » de tels propos qui montrent, à son avis, que Gaétan Barrette ne connaît pas les gens du nord. Napartuk a aussi dit que Barrette devrait être démis de ses fonctions et qu’un ministre « ne devrait pas dire ce genre de choses, et encore moins les penser ».
Dans une transcription d’une conversation obtenue par CBC News et le journal montréalais Le Devoir, Barrette a déclaré que les parents des villages éloignés du Nord pourraient encore se voir interdire d’accompagner leur enfant à bord d’un vol d’évacuation médicale.
« Parce qu’une personne agitée, droguée, ou sous quelque influence que ce soit, ne monterait pas dans l’avion à n’importe quel prix. Cela n’arrivera pas. Et cela arrive tout le temps », a-t-il dit en anglais.
Le maire Napartuk reconnaît que le Nunavik a des défis, mais signale que les commentaires du ministre n’aident en rien la situation et renforcent les stéréotypes.
Le maire a également affirmé que les résidents de Kuujjuaq ont d’abord ressenti un grand soulagement lorsque le gouvernement leur a récemment dit que les parents seraient autorisés à accompagner leurs enfants sur les vols. Depuis des années, les enfants malades vivant dans les communautés éloignées du Québec sont transportés par ambulance aérienne, sans être accompagnés d’un parent.
En entrevue avec CBC News, M. Napartuk a dit qu’il était difficile pour lui de recevoir des nouvelles aussi heureuses au sujet du changement de politique concernant les ambulances aériennes entachées par les commentaires de Barrette.
Kuujjuaq est le plus grand village du Nunavik avec une population d’un peu moins de 2800 habitants.
L’attachée de presse du ministre Barrette a répondu par courriel que le ministre n’a pas nié la conversation avec un citoyen sur les enjeux des évacuations par avion, mais qu’il se défend d’avoir fait directement référence à une communauté autochtone.
Avec des informations de la Presse canadienne et CBC News.
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