Environ 75 000 personnes sont porteuses du VIH au Canada. Seulement en 2016, pas moins de 2344 personnes ont contracté le virus au pays. Ce qui, selon Santé Canada, représente une augmentation de 11,6 % par rapport à l’année précédente. Et une personne sur cinq ne sait pas qu’elle est infectée. Cela accroît les risques de transmission du virus à d’autres personnes. Voilà qui explique la décision de la Société canadienne du sida (SCS) et de divers organismes communautaires du pays d’organiser mercredi la première Journée nationale du dépistage du VIH.
À en croire Santé Canada, il s’écoule en général de 1 à 3 mois entre l’infection au VIH et l’apparition d’anticorps détectables. Mais la période entre l’infection par le VIH et le diagnostic de sida peut varier de moins d’un an à 15 ans et plus. Donc, il y a une possibilité d’être un porteur asymptomatique pendant longtemps, ce qui n’empêche pas qu’on puisse transmettre le virus à d’autres personnes.
En tout, ce sont plus de 40 sites au Canada qui ont été choisis afin de cibler des groupes particulièrement touchés par le VIH et qui n’ont pas accès à des ressources adéquates en santé sexuelle et à la capacité de dépistage du VIH. Des membres des communautés LGBTQ et autochtones hors réserves, ainsi que des consommateurs des drogues, sont parmi les groupes cibles. Les organisateurs de la journée s’attendent à faire passer le test à plus de 1500 personnes qui obtiendront leur résultat en moins d’une minute.
Le dépistage hâtif est crucial
Cette première journée pancanadienne de dépistage du VIH a pour thème « Connaissez votre statut ». Pour Gary Lacasse, le directeur général de la Société canadienne du sida, « le seul moyen de savoir avec certitude si vous êtes séropositif pour le VIH ou pas, c’est de vous faire dépister ». « Plus tôt on sait qu’on a le virus, plus tôt on peut en prendre le contrôle et éviter des dommages à notre système immunitaire », a-t-il ajouté.
Les organisateurs de cette journée souhaitent que ce projet pilote conduise à une augmentation du nombre de nouveaux patients. M. Lacasse fait aussi le pari qu’une Journée nationale du dépistage aidera à réduire la stigmatisation associée au fait de se faire dépister.
Connaître son statut VIH, insiste M. Lacasse, c’est important pour sa santé. Si l’on vit avec le VIH, on devrait commencer un traitement dès que possible, conseille-t-il. « Les médicaments contre le VIH peuvent vous maintenir en santé de nombreuses années, en plus de réduire énormément les chances de transmettre de virus », affirme Gary Lacasse.
On n’en guérit pas, mais des traitements existent
À l’heure actuelle, on ne guérit pas du sida, mais on n’en meurt plus automatiquement comme au début de la pandémie dans les années 80-90. Divers traitements pour supprimer la charge virale plasmatique de façon durable, c’est-à-dire de rendre le virus indétectable, de rehausser le système immunitaire pour réduire le risque de contracter des maladies opportunistes, comme le sida, existent.
Les traitements actuellement disponibles permettent de prolonger la survie des porteurs du virus et d’améliorer leur qualité de vie. En outre, il est possible de prévenir la transmission du VIH par la diminution de sa charge virale.
Toutefois, l’efficacité du traitement est fortement conditionnée à la prise de médicaments conformément aux indications. Une interruption ou des écarts dans la prise des médicaments réduisent l’efficacité du traitement et peuvent conduire à des résistances.
(Sources : Santé Canada, Société canadienne du sida, Portail VIH/Sida du Québec)
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