Donald Trump, président des États-Unis estime que ce sont les autres qui sont à blâmer dans la guerre commerciale actuelle. Les États-Unis ne font qu'y réagir. (AFP/Mandel Ngan.

Guerre commerciale : l’épée de Damoclès sur la croissance économique mondiale

L’économie mondiale se porte bien, mais il y a un gros nuage à l’horizon. Il a pour nom le protectionnisme. La guerre commerciale tous azimuts lancée par l’administration américaine contre ses principaux partenaires va, de toute évidence, nuire à la croissance mondiale en 2019. Tel est le verdict de la Banque Scotia dans ses dernières prévisions publiées mardi.

Les perspectives trimestrielles de la Banque Scotia sur l’économie mondiale sont globalement optimistes. Le potentiel de croissance est réel. Au Canada, la forte croissance économique ainsi que le resserrement des conditions des capacités de production et des chaînes d’approvisionnement vont bénéficier aux prix des marchandises.

Aucune province canadienne ne sera exclue de ce tableau enthousiasmant. La Colombie-Britannique et l’Alberta en particulier vont bénéficier d’une hausse des investissements des entreprises dans certains secteurs clés où des contraintes de capacités sont observées.

Hausses attendues du taux directeur

Les économistes de la Scotia prédisent aussi que la Banque du Canada va relever le taux directeur de 125 points de base, à 2,50 %, d’ici la fin de 2019. Ils se disent persuadés que le taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada fera l’objet de deux hausses de plus de 25 pb en 2018, la première étant prévue en juillet, et trois autres de 25 pb suivront en 2019.

Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada devrait annoncer bientôt une hausse de son taux directeur selon les économistes de la Banque Scotia. © Radio-Canada

Donc, le contexte actuel, marqué notamment par une forte demande venant des États-Unis, pousse la Scotia à affirmer que la récente hausse des investissements des entreprises se poursuivra, puisque les sources de croissance secondaires de l’économie canadienne ne sont plus seulement l’immobilier résidentiel et la consommation, mais aussi les activités et les échanges commerciaux.

Au sud de la frontière, la croissance économique va s’accélérer. Et tout indique, selon la Scotia, que la Réserve fédérale américaine augmentera les taux à 3 % d’ici la fin de 2019 puisque deux hausses sont prévues en 2018, et deux autres en 2019. Au demeurant, le rythme de normalisation du bilan de la Fed atteindra un point culminant dans les prochains mois. D’où des mesures de resserrement exceptionnelles au moment même où des augmentations de taux sont prévues.

Ciel assombri par le nuage de la guerre commerciale

Quant à l’Asie, les économistes de la Banque Scotia estiment que ses perspectives économiques demeurent assez solides. Mais les risques de guerre commerciale avec les États-Unis pourraient tout compromettre. Une exacerbation des tensions commerciales entre Washington et Pékin les États-Unis toucherait négativement la région, même si les Chinois disposent de ressources pour atténuer l’impact d’une éventuelle intensification de l’offensive commerciale américaine, notamment leur capacité à déprécier leur monnaie.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine sont la principale ombre au tableau de l’économie mondiale. © Andy Wong/Associated Press

D’ailleurs, c’est cette incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis et les éventuelles réactions de leurs partenaires commerciaux qui continuera de plomber les marchés financiers et nuira vraisemblablement à la croissance en 2019, selon Jean-François Perrault, le premier vice-président et économiste en chef à la Banque Scotia.

« L’économie mondiale est assez solide pour résister à des assauts relativement mineurs, comme l’imposition de tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, mais nous craignons qu’elle ait atteint un point d’inflexion à partir duquel toute mesure commerciale pourrait sérieusement compromettre la croissance économique et aggraver l’inflation. », ajoute M. Perreault.

Les économistes de la Banque Scotia ne sont pas découragés pour autant. Ils pensent qu’en fin de compte et malgré les tensions actuelles, le bon sens va l’emporter sur le réflexe belliciste et que la Chine et les États-Unis éviteront de s’engager dans une lutte commerciale dommageable aux deux pays.

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