La baie de Baffin, au-dessus du cercle Arctique Photo : La Presse canadienne/CP/Jonathan Hayward

Le glacier du Haut-Arctique canadien succombera-t-il bientôt aux changements climatiques?

En cette Journée mondiale des océans dans l’Arctique, le Canada se préoccupe des effets des changements climatiques dans la région où la fonte des glaciers sème l’inquiétude depuis quelques années et exige des mesures concrètes pour faire face aux changements climatiques.

Sauver l’Arctique du réchauffement de la planète

le Canada a choisi la localité d’Ulukhaktok, dans les Territoires du Nord-Ouest, petite collectivité sur la côte de l’île Victoria, pour dresser un état des lieux et envisager les solutions, en face du réchauffement climatique qui se poursuit.

Signalant cette journée, le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Dominic Leblanc, a

Dominic LeBlanc, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne. Crédit : gouvernement du Canada

lancé un appel à une mobilisation de tous pour envisager de nouvelles mesures pour une gestion et une conservation appropriée du « vaste et magnifique lieu imprégné de tradition » qu’est l’Arctique.

« L’océan Arctique est une priorité commune qui demande des efforts continus de conservation, de protection et de gestion de la part de tous les ordres de gouvernement, des partenaires internationaux, de l’industrie, des organisations environnementales et des peuples autochtones, lesquels possèdent une riche expertise, des connaissances approfondies et des traditions, qu’il convient de mettre à contribution pour garantir l’utilisation durable de nos eaux et de la vie marine qui s’y trouve. » – Dominic LeBlanc, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

Au sujet de l'Arctique
L’Arctique canadien forme plus de 40 % de la masse continentale du pays, où vivent plus de 100 000 Canadiens.

Les habitants du Grand Nord, dont les peuples autochtones qui forment 80 % de la population dans certaines régions, ont attiré l’attention du monde entier sur un certain nombre de problèmes :

– les dangers et défis que pose le changement climatique;

– la nécessité d’un développement économique durable;

– l’importance du partage des expériences et des connaissances avec les voisins circumpolaires et le monde.

La banquise est en danger dans cette région et les environnementalistes estiment même que d’ici 2050, il n’y aura pratiquement plus de glace dans l’Arctique durant la période estivale. En février cette année, sa surface s’était réduite considérablement, atteignant son plus bas niveau historique en 50 ans, soit 205 725 kilomètres carrés.

Étant donné que la planète se réchauffe continuellement, les environnementalistes redoutent que le niveau du réchauffement atteigne les 6 degrés Celsius à l’horizon 2100. Le Canada veut se préparer à l’idée de ne plus avoir de glace du tout dans certaines zones de l’Arctique dans un proche avenir.

« Par exemple, en novembre dernier, le Canada a conclu avec huit autres pays et l’Union européenne une entente de principe historique, visant à prévenir la pêche commerciale non réglementée dans les secteurs hauturiers du centre de l’océan Arctique, tant que les écosystèmes en évolution de la région ne seront pas mieux compris et que des mesures de gestion et de conservation appropriées ne seront pas en place. L’entente définitive reconnaît les intérêts des peuples autochtones de l’Arctique, la valeur de leurs connaissances aux fins de prise de décisions, et la nécessité de les inclure dans le processus à l’avenir » – Dominic LeBlanc.

Le nouveau traité international sera en vigueur pendant 16 ans, puis il sera renouvelé aux 5 ans. Les signataires incluent les cinq pays qui ont une côte arctique, en plus de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Islande et de l’Union européenne. Photo : Reuters/Chris Wattie

Redoubler de vigilance pour préserver le Haut-Arctique

Le Haut-Arctique représente l’un des endroits où la glace de mer devrait être la dernière à succomber aux changements climatiques. C’est pourquoi il est capital de lui porter une attention soutenue. Il devrait en principe servir de refuge pour différentes espèces dont la survie dépend de la glace. Il en est ainsi des ours polaires et des bélugas qui servent aussi de nourriture aux collectivités qui s’y trouvent..

« Nous nous engageons, en travaillant aux côtés de nos partenaires autochtones, nordiques et internationaux, du milieu universitaire et des organisations environnementales, à préserver cette région importante et sensible pour les générations à venir. Le printemps dernier, nos scientifiques, en collaboration avec des partenaires internationaux, le milieu universitaire et d’autres ministères du gouvernement, ont réussi à réaliser une campagne de recherche sur le terrain dans le Haut-Arctique canadien. Cette campagne orientera la toute première évaluation écologique de la région. Ces connaissances sont fondamentales si l’on veut comprendre la structure, la fonction et le rôle de l’écosystème associé à la banquise dans l’océan Arctique. » – Dominic LeBlanc

Le plan fédéral de protection des océans permet de garantir la sécurité dans les eaux arctiques en protégeant le milieu marin vulnérable de la région et en offrant des services aux habitants du Nord. Il fournit aussi des financements aux collectivités pour leur permettre d’acheter de nouveaux bateaux de recherche et de sauvetage, ainsi que de l’équipement connexe.

Principaux effets des changements climatiques dans l’Arctique selon le document SWIPA (Snow, Water, Ice, and Permafrost in the Arctic, en français « Neige, eau, glace et pergélisol dans l’Arctique »), cité par Radio-Canada :

Un ours polaire sur une masse de glace dans le détroit de Lancaster, près de l’île de Baffin. Photo : Radio-Canada/Jimmy Thomson

L’océan Arctique serait en grande partie libre de glaces pendant l’été d’ici 2030, ou même plus tôt.

Les températures dans l’Arctique montent deux fois plus vite qu’ailleurs sur la planète. À l’automne 2016, les températures moyennes dépassaient les normes saisonnières de 6 degrés Celsius.

La fonte du pergélisol, qui stocke environ 50 % du carbone du monde, touche déjà l’infrastructure du Nord et pourrait rejeter des volumes importants de méthane dans l’atmosphère.

Les ours polaires, les morses et les phoques, qui dépendent des glaces de la banquise pour leur survie, connaissent de plus en plus de stress et de perturbations.

Les changements dans l’Arctique seraient à l’origine de changements météorologiques dans des régions aussi éloignées que le Sud-Est asiatique.

SOURCE : Pêches et Océans Canada, des informations du gouvernement fédéral et Radio-Canada

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Catégories : Environnement et vie animale, Politique, Société
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