Le Canada a enregistré un niveau de pertes d’emplois record en un mois. Il a perdu 10 500 emplois de mai à juin, selon le Rapport national sur l’emploi d’ADP. Que se passe-t-il ? Le protectionnisme américain et ses tarifs sur les produits canadiens sont-ils pour quelque chose dans cette chute des emplois au pays? Devrait-on s’attendre à de nouvelles pertes dans les mois à venir? Comment arrêter la saignée? Autant de questions que nous nous posons à la lecture du rapport de l’organisme spécialisé dans la dotation en ressources humaines.
RCI avec le Rapport national sur l'emploi d'ADP Canada et quelques données de Statistique Canada tirées de Radio-Canada
Les pertes en chiffres selon les secteurs
Aperçu des industries :
– Secteur de la production de biens :
Fabrication +1800
Construction -5600
Ressources naturelles et exploitation minière +1300
– Secteur des services :
Commerce, transport et services publics -7900
Information -2400
Activités financières et services immobiliers -4300
Services professionnels et commerciaux +3200
– Services professionnels et techniques +2400
– Gestion d’entreprises -800
– Services administratifs et de soutien +1600Éducation et soins de santé +1600
– Éducation +3900
– Soins de santé -2300Loisirs et hébergement +2300
Autres services -500
Un fléchissement par rapport au mois de mai 2018
La perte de 10 500 se reflète davantage par le taux de chômage qui est passé de 5,8 % au mois de mai à 6 % en juin, selon les données de Statistique Canada.
Des 31 800 postes ajoutés en mai, il n’en resterait plus que 21 300, étant donné les pertes enregistrées en juin.
Pour le moment, ce sont près de 76 000 personnes (y compris les sans-emploi des mois ayant précédé le mois de juin), qui se retrouvent dans une situation de recherche d’emploi.
Le rapport est fondé sur des données de 2 millions de travailleurs et d’autres variables permettant de renforcer ces données, dont les données de Statistique Canada et des
variables propres à l’industrie. Photo : Radio-Canada/Évelyne Asselin
D’après les chiffres d’ADP, les secteurs les plus durement touchés par les pertes d’emplois regroupent le commerce, le transport, les services publics, l’information, les activités financières et les services immobiliers, la gestion d’entreprises, les soins de santé, ainsi que des emplois dans le secteur public.
Ahu Yildirmaz, vice-présidente et codirectrice de l’Institut de recherche d’ADP, pense à ce sujet que l’embauche dans les secteurs manufacturiers, du commerce, des transports et des services publics se fait prudemment, en prenant en compte certaines restrictions tarifaires et autres incertitudes liées au conflit commercial avec les États-Unis, la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui tarde toujours à se concrétiser. Des aléas auxquels il convient d’ajouter certaines contingences en interne, notamment l’inflation dans le domaine de l’immobilier qui plombe les activités du secteur financier et ralentit la consommation des ménages.
Écoutez l’entrevue en anglais accordée à Alice Chantal Tchandem par AHU YILDIRMAZ
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