Des travaux sur un pipeline d'Enbridge.Photo : Associated Press/Richard Tsong-Taatarii

Déversement de pétrole d’Enbridge à Shwerwood Park : le BST met en cause l’absence d’indications précises

Il y a six mois, un pipeline souterrain de la compagnie Enbridge avait été accidentellement percé à Sherwood Park, en Alberta, ce qui avait provoqué le déversement dans la nature de près de 1000 mètres cubes de pétrole. Le Bureau de la sécurité des transports (BST) avait alors enquêté sur les causes de cet accident. Dans un rapport qu’il vient de publier, il conclut que le manque de mesures sur le chantier pour confirmer l’emplacement exact de pipelines souterrains est à l’origine de cet accident.

Les pipelines sont très souvent contestés au Canada, comme ailleurs dans le monde, à cause des risques environnementaux qu’ils présentent. C’est pourquoi leur approbation passe par plusieurs concertations avec le public et les communautés autochtones, dont les territoires accueillent les pipelines. Les entreprises doivent fournir toutes les garanties en ce qui concerne la préservation de l’environnement, la sécurité de la population et les droits des communautés.

Malgré tout, il n’est pas rare d’assister à des déversements issus des oléoducs.

Les chiffres compilés par l’agence fédérale démontrent que dans les trois dernières années, des manoeuvres incorrectes de travailleurs qui n’ont pas bien suivi les instructions ou qui ont mal utilisé l’équipement ont causé en moyenne 20 fuites par année. Il s’agit d’une hausse par rapport à la moyenne de quatre fuites par an dans les six dernières années.

Parmi les cas les plus récents au pays, le déversement de février dernier de près de 1000 mètres cubes de pétrole à Sherwood Park, en banlieue d’Edmonton.

Un déversement qui avait fait plus de peur que de mal, selon l’enquêteur principal du BST Manuel Kotchounian. Le pétrole avait été contenu rapidement dans la zone de forage et il n’y avait pas eu de blessés.

L’enquête a permis de déterminer que le forage directionnel horizontal a été réalisé sans confirmation préalable, par des mesures sur le chantier, de l’emplacement et de la profondeur de couverture exacts de la canalisation 2 au croisement du pipeline de GRP Ltd.

Des sections de pipeline Photo : Reuters/Terray Sylvester

On a plutôt utilisé des mesures réalisées sur un pipeline adjacent. Or, ces mesures étaient mises en évidence dans la documentation du projet pour indiquer que la vérification sur le terrain n’avait pas été faite. Cette méthode n’était pas la procédure habituelle de Ledcor Pipeline Limited (Ledcor), l’entrepreneur en construction, pour signaler une déviation. De plus, une liste de vérification de remuement du sol remplie au début du quart indiquait à tort que les profondeurs de tous les pipelines à croiser avaient été vérifiées visuellement. Par conséquent, on n’a pas saisi l’occasion de mieux évaluer le tracé de forage.

Écoutez

Des employés d’Enbridge nettoient le déversement du pipeline Norman Wells survenu en 2011 près de Wrigley dans les Territoires du Nord-Ouest. Photo : D’Arcy J. Moses

Comment la canalisation 2 de 24 pouces d’Enbridge a-t-elle été percée?

Le 17 février, un pipeline de 20 pouces de Grand Rapids pipeline CP Ltd (CRP Ltd) était en train d’être installé. Les travaux étaient faits grâce à une technique de forage directionnel horizontal dans un secteur où se trouvaient déjà d’autres pipelines. Alors que le forage avait commencé, ceux qui effectuaient les travaux ont heurté et percé la canalisation 2 de 24 pouces exploitée par la compagnie Enbridge Pipelines Inc. (Enbridge).

C’est ce geste accidentel qui avait provoqué le déversement de condensat de pétrole brut.

Comme l’a rappelé l’enquêteur principal du BST, la plus grande partie de ce liquide avait été récupérée, mais la surveillance était demeurée de mise sur le site.

La compagnie Enbridge, qui a reconnu qu’un manque de communication était au centre de l’accident, a depuis entrepris un examen en interne. La communication avait pour but de clarifier et d’harmoniser la terminologie technique des croisements de pipelines.

Du côté de l’entreprise CRP Ltd, elle a aussi amélioré ses procédures, soit la revue de ses listes de vérification, de ses techniques de remuement de sol et la gestion des croisements de pipelines. Ledcor, autre partenaire de ce projet, a également amélioré ses procédures sur le croisement de pipelines. C’est du moins ce que révèle le Bureau de la sécurité des transports.

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Société
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