Des Vénézuéliens traversent un pont à la frontière avec la Colombie, à San Antonio del Tachira, le 10 février 2018. Photo : Getty Images/GEORGE CASTELLANOS

Personne ne devrait être forcé de fuir son foyer - Caritas Canada

Il est important de s’attaquer aux causes profondes qui forcent les populations à fuir leur foyer. C’est l’appel lancé par Développement et Paix-Caritas Canada à l’occasion du lancement de sa campagne internationale, Partagez le chemin. Cette campagne vise à sensibiliser le public aux migrations forcées et à inciter les gouvernements à faire plus d’efforts pour contribuer à résoudre le problème à la source.

La crise migratoire prend de plus en plus d’ampleur

Des milliers de personnes sont obligées tous les jours de fuir leur foyer pour diverses raisons.

C’est un phénomène qui a tendance à s’aggraver au fil des ans et qui suscite une mobilisation des organisations caritatives et autres organisations humanitaires.

Avec le pape François, elles ont lancé la campagne Partagez le chemin. Il s’agit d’un véritable cri du cœur aux gouvernements afin qu’ils s’impliquent dans la recherche de solutions.

Chaque minute dans le monde, 31 personnes sont déplacées par les conflits, la persécution, l’extrême pauvreté, les changements climatiques, l’exploitation des ressources naturelles et les mégaprojets de développement.

Il y a actuellement 68,5 millions de personnes réfugiées, de demandeurs d’asile, ou de personnes déplacées en interne. C’est presque deux fois la population du Canada. Tant que les droits humains fondamentaux ne seront pas respectés au sein de démocraties inclusives et participatives, les migrations forcées ne feront qu’augmenter. a déclaré Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix - Caritas Canada.

Des enfants rohingyas dans l’un des centres Espace Amis de l’UNICEF Photo : Radio-Canada/Anyck Béraud

Partager le chemin des migrants

Elana Wright Crédit : Caritas Canada

Elana Wright est agente de plaidoyer et de recherche à Développement et Paix Canada.

Soulignant qu’en ce moment sur la Terre, 1 % de la population globale a été déplacée de manière forcée, soit son niveau le plus élevé de l’histoire, Mme Wright rappelle que ces déplacés sont devenus des réfugiés, aussi bien dans leur pays qu’à l’étranger.

Les Nations unies négocient un pacte global pour ces réfugiés et souhaitent voir les pays se pencher sur la question.

Au Canada, où les réfugiés ont vraiment été bien accueillis, il va falloir faire plus, suggère Elana Wright. Elle relève que les Canadiens sont de grands donateurs, qui se sont distingués dans l’accueil des réfugiés syriens et de bien d’autres pays.

Grâce à cette campagne, le but est de les amener à comprendre le vécu des réfugiés qui bénéficient de leur hospitalité. Il s’agit souvent de personnes qui ont vécu des situations de violence, des traumatismes et toutes sortes de persécutions basées sur la religion ou l’ethnicité.

Caritas Canada lance un appel à la générosité habituelle des Canadiens afin qu’ils contribuent, non seulement en ressources financières, mais aussi en mobilisation et en temps, en organisant des marches qui permettront de collecter les fonds. La marche doit permettre de parcourir 40 075 km, soit l’équivalent de la circonférence de la Terre et de mieux socialiser avec les réfugiés pour mieux saisir leur réalité.

Écoutez

Cette photo prise le 10 octobre 2017 montre des migrants assis dans un centre de détention de Zouara, dans l’ouest de la Libye. Photo : Reuters/Hani Amara

 Le gouvernement fédéral appelé à faire plus

Le gouvernement Trudeau a augmenté le nombre de réfugiés qui sont accueillis chaque année au pays. C’est près de 40 000. Un niveau certes important, mais compte tenu du fait que les États-Unis ont réduit le nombre de réfugiés qu’ils accueillent, le Canada devrait en recevoir davantage, recommande Elana Wright.

Rappelant que différents témoignages de familles de la Birmanie, du Nigeria, de la Syrie, entre autres, sont là pour témoigner de la souffrance et de la détresse humaine qui accompagnent le phénomène de la migration forcée, Caritas Canada souhaite voir le gouvernement canadien s’impliquer plus.

Il peut par exemple :

  • faire appel au droit international ou entreprendre des actions pour venir en aide à ceux qui veulent plus d’égalité et de respect des droits dans leurs pays,
  • inciter les pays du Sud à mieux prendre en compte les préoccupations de leurs populations.
  • contribuer à la résolution des conflits par des solutions diplomatiques et pacifiques,
  • accroître l’aide au développement,
  • appuyer différentes organisations engagées dans la promotion de la paix, de la démocratie et des droits humains.
Nous avons aussi notre histoire de migrations ici, au Canada, dont celle des Premières Nations qui ont été chassées de leurs territoires. Nous devons témoigner de notre solidarité avec celles et ceux qui sont confrontés aujourd’hui à cette terrible réalité. En ces temps où la peur prend le pas sur la compassion dans de nombreuses sociétés, nous espérons que cette campagne contribuera à une culture de la rencontre, de la compréhension et de l’amitié avec les personnes migrantes, réfugiées et demandeurs d’asile.a ajouté Serge Langlois

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