Il est important de s’attaquer aux causes profondes qui forcent les populations à fuir leur foyer. C’est l’appel lancé par Développement et Paix-Caritas Canada à l’occasion du lancement de sa campagne internationale, Partagez le chemin. Cette campagne vise à sensibiliser le public aux migrations forcées et à inciter les gouvernements à faire plus d’efforts pour contribuer à résoudre le problème à la source.
La crise migratoire prend de plus en plus d’ampleur
Des milliers de personnes sont obligées tous les jours de fuir leur foyer pour diverses raisons.
C’est un phénomène qui a tendance à s’aggraver au fil des ans et qui suscite une mobilisation des organisations caritatives et autres organisations humanitaires.
Avec le pape François, elles ont lancé la campagne Partagez le chemin. Il s’agit d’un véritable cri du cœur aux gouvernements afin qu’ils s’impliquent dans la recherche de solutions.
Chaque minute dans le monde, 31 personnes sont déplacées par les conflits, la persécution, l’extrême pauvreté, les changements climatiques, l’exploitation des ressources naturelles et les mégaprojets de développement.
- Des enfants rohingyas dans l’un des centres Espace Amis de l’UNICEF Photo : Radio-Canada/Anyck Béraud
Partager le chemin des migrants

Elana Wright Crédit : Caritas Canada
Elana Wright est agente de plaidoyer et de recherche à Développement et Paix Canada.
Soulignant qu’en ce moment sur la Terre, 1 % de la population globale a été déplacée de manière forcée, soit son niveau le plus élevé de l’histoire, Mme Wright rappelle que ces déplacés sont devenus des réfugiés, aussi bien dans leur pays qu’à l’étranger.
Les Nations unies négocient un pacte global pour ces réfugiés et souhaitent voir les pays se pencher sur la question.
Au Canada, où les réfugiés ont vraiment été bien accueillis, il va falloir faire plus, suggère Elana Wright. Elle relève que les Canadiens sont de grands donateurs, qui se sont distingués dans l’accueil des réfugiés syriens et de bien d’autres pays.
Grâce à cette campagne, le but est de les amener à comprendre le vécu des réfugiés qui bénéficient de leur hospitalité. Il s’agit souvent de personnes qui ont vécu des situations de violence, des traumatismes et toutes sortes de persécutions basées sur la religion ou l’ethnicité.
Caritas Canada lance un appel à la générosité habituelle des Canadiens afin qu’ils contribuent, non seulement en ressources financières, mais aussi en mobilisation et en temps, en organisant des marches qui permettront de collecter les fonds. La marche doit permettre de parcourir 40 075 km, soit l’équivalent de la circonférence de la Terre et de mieux socialiser avec les réfugiés pour mieux saisir leur réalité.
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Cette photo prise le 10 octobre 2017 montre des migrants assis dans un centre de détention de Zouara, dans l’ouest de la Libye. Photo : Reuters/Hani Amara
Le gouvernement fédéral appelé à faire plus
Le gouvernement Trudeau a augmenté le nombre de réfugiés qui sont accueillis chaque année au pays. C’est près de 40 000. Un niveau certes important, mais compte tenu du fait que les États-Unis ont réduit le nombre de réfugiés qu’ils accueillent, le Canada devrait en recevoir davantage, recommande Elana Wright.
Rappelant que différents témoignages de familles de la Birmanie, du Nigeria, de la Syrie, entre autres, sont là pour témoigner de la souffrance et de la détresse humaine qui accompagnent le phénomène de la migration forcée, Caritas Canada souhaite voir le gouvernement canadien s’impliquer plus.
Il peut par exemple :
- faire appel au droit international ou entreprendre des actions pour venir en aide à ceux qui veulent plus d’égalité et de respect des droits dans leurs pays,
- inciter les pays du Sud à mieux prendre en compte les préoccupations de leurs populations.
- contribuer à la résolution des conflits par des solutions diplomatiques et pacifiques,
- accroître l’aide au développement,
- appuyer différentes organisations engagées dans la promotion de la paix, de la démocratie et des droits humains.
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