Alors que la campagne électorale au Québec est dans sa dernière ligne droite et que l’issue du vote semble incertaine, des organismes communautaires déplorent le peu de place accordée aux questions de pauvreté et d’itinérance. Des représentants de plus de 300 de ces groupes ont demandé lundi aux partis politiques de prendre de véritables mesures pour endiguer un fléau que le Québec a les moyens de combattre.
Qui formera le prochain gouvernement du Québec? Sera-t-il majoritaire ou minoritaire? Les derniers sondages indiquent que les deux partis fédéralistes, le Parti libéral du Québec (PLQ) au pouvoir et la Coalition avenir Québec (CAQ) sont à égalité, avec 30 % des intentions de vote. Les deux formations souverainistes suivent avec 20 % pour le Parti québécois et 16 % pour Québec solidaire.
Si les sondages disent vrai, compte tenu de son appui plus élevé chez la majorité francophone (37 %) par rapport au PLQ (17 %), la CAQ semble être bien positionnée pour former le prochain gouvernement. Mais, quel que soit le vainqueur du scrutin du 1er octobre, les organismes communautaires l’auront à l’œil. Ils s’attendent notamment à ce que ce gouvernement mette en application la politique adoptée en 2014, selon laquelle l’itinérance est un déni de droits intolérable pour la société québécoise.
Mathieu Frappier, coordonnateur du Réseau solidarité itinérance du Québec.
ÉcoutezVigilance et mobilisation
Malgré les bons chiffres de l’économie québécoise au cours des dernières années, de nombreux ménages peinent à joindre les deux bouts. Les représentants des organismes communautaires observent que, selon le recensement de 2016, près de 200 000 ménages de locataires (195 635) consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement, reléguant au second plan d’autres besoins essentiels.
Non seulement le nombre de logements est insuffisant, mais en plus, ils sont « trop chers et en mauvais état, voire insalubres, ou trop petits ». Les organismes communautaires fondent leurs espoirs sur une amélioration du logement social, étant donné que le secteur privé n’est pas en mesure de combler les besoins des personnes vivant dans des conditions précaires.
Selon Émilie E. Joly, membre du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), « l’ampleur des problèmes d’habitation exige des investissements beaucoup plus importants dans le logement social et Québec a les moyens de faire plus ».
« Non seulement il dispose de plus d’argent du fédéral, mais des mesures fiscales sont à sa portée pour mieux financer ses programmes sociaux », a-t-elle ajouté.
Ce message, précise Mme Joly, est justement celui que porte la marche de 550 kilomètres que son regroupement a entreprise au début du mois à Ottawa. Une marche dont le point d’orgue sera l’arrivée à l’Assemblée nationale, à Québec, le 30 septembre.
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