Si l’accord de libre échange économique de l’ALENA disparaît entre le Canada, le Mexique et les États-Unis, la Banque du Canada estime qu’elle pourrait être placée « entre le marteau et l’enclume » et prendre des décisions qui pourraient déclencher une poussée inflationniste au pays.
Alors que la cible d’un taux d’inflation acceptable pour la Banque est de 2%, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,8 % d’une année à l’autre en août, après avoir enregistré une hausse de 3 % en juillet, qui avait été la plus forte en sept ans.
Bien qu’elle ne veut pas spéculer en détail sur les conséquences économiques de la fin de l’ALENA, la Banque du Canada signale que dans une tentative de stimuler une économie en difficulté, elle devrait réviser sa politique de taux d’intérêt à la hausse, ce qui pourrait déclencher une vague d’inflation.
Un des moyens à la disposition de la banque centrale pour atténuer un ralentissement économique consiste à baisser les taux d’intérêt.
L’ennui est que, si l’inflation montait en flèche à la suite de la hausse des prix de l’automobile (Trump menace d’imposer des tarifs sur les véhicules canadiens s’il ne parvient pas à convaincre le Canada de signer un nouvel ALENA), la Banque devrait alors envisager d’aller dans une direction opposée, prévient le gouverneur Stephen Poloz.
Le pire scénario : des tarifs américains sur les véhicules canadiens

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES PC
On ignore ce qui remplacerait l’ALENA si l’accord commercial liant le Canada, le Mexique et les États-Unis disparaissait, a ajouté M. Poloz. Il craint que les gouvernements imposent alors de nouveaux droits de douane, qui seraient néfastes. Leurs effets seraient sans doute aggravés par des représailles.
« Des tarifs douaniers sur les véhicules seraient une tout autre paire de manches », déclare M. Poloz, qui estime que de telles mesures punitives pourraient provoquer une spirale inflationniste et ralentir l’économie.
« Il n’y a pas pire endroit pour une banque centrale », a-t-il fait valoir lorsqu’on lui a demandé comment l’issue des négociations en vue de renouveler l’Accord de libre-échange nord-américain pourrait influer sur la politique monétaire du pays.
Selon lui, l’incertitude planant au-dessus de l’ALENA a déjà provoqué une baisse des investissements des entreprises au Canada. « Tous ces ingrédients rendent la situation très compliquée pour une banque centrale », a-t-il souligné.
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RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Radio-Canada
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