À son tour, le Manitoba rejette la taxe sur le carbone proposée par Ottawa (Photo : iStock)

Une autre province grossit les rangs des opposants à la taxe carbone du gouvernement canadien

Tout d’abord une page d’histoire toute récente

Octobre 2016, le premier ministre canadien Justin Trudeau annonce que le gouvernement ira de l’avant avec son projet de tarification sur le carbone, avant même que les provinces s’entendent.

Au moment de son discours aux Communes, à Ottawa, nous étions alors dans une période de prévision en vue de la signature de l’Accord de Paris sur le climat, M. Trudeau a dit que le Canada introduirait un prix plancher de 10 $ la tonne émise dès 2018, prix qui devait augmenter de 10 $ par année pour atteindre 50 $ la tonne en 2020.

Et, disait le premier ministre Trudeau, les provinces récalcitrantes devraient s’y conformer.

Et depuis …       

Depuis, l’élection présidentielle américaine a ébranlé la planète. Une des premières décisions du président Donald Trump a été de retirer les États-Unis de l’accord.

Le village gaulois des membres du marché du carbone – Californie, Ontario, Québec et Canada – a vu l’un de ses principaux membres, l’Ontario, s’en retirer.

De fait, dès son élection, Doug Ford (progressiste-conservateur) a retiré sa province de ce marché et a éliminé les incitatifs à l’achat d’un véhicule vert. L’Ontario offrait 14 000 $.

On a toujours su que l’ex-premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall s’opposait à ce concept. Son successeur, Scott Moe (Parti saskatchewanais, droite) est dans la même veine.

MM. Moe et Ford se rencontrent jeudi à Saskatoon, métropole de la Saskatchewan, pour discuter, entre autres, de stratégie commune face à la taxe carbone d’Ottawa.

Scott Moe (gauche) et Doug Ford (Andrew Vaughan/CP)

Et maintenant le Manitoba

Voilà que le premier ministre de la province située entre l’Ontario à l’est et la Saskatchewan à l’ouest, Brian Pallister (progressiste-conservateur), annonce que le Manitoba met un terme à sa politique provinciale de taxe sur le carbone.

Pour justifier ce camouflet au fédéral, Brian Pallister affirme que le gouvernement libéral de Justin Trudeau n’a pas respecté le projet provincial d’instaurer sur son territoire une taxe à taux fixe et unique.

Le Manitoba prévoyait imposer une taxe de 25 $ la tonne émise dès le 1er décembre, taux qui ne changerait pas. Il avait obtenu un avis légal de la validité constitutionnelle d’une telle décision.

Le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, a annulé le plan de taxe carbone de la province. Photo : Radio-Canada

« Ottawa acknowledged that our plan is the best in Canada. But they have also stated that they will impose their higher – and rising – carbon tax on Manitobans after one year.  This would mean twice the tax, for poorer results.  That would threaten jobs and economic growth throughout our province ».

(Trad. : Le gouvernement canadien a reconnu le fait que notre projet est le meilleur au pays. Mais, du même souffle, il nous prévient qu’il imposera leur taxe, plus élevée et croissante, également au Manitoba après un an. Ce qui viendrait à créer une double taxation, des résultats moindres et des effets néfastes sur l’emploi et la croissance économique chez nous.)

Déclaration de Brian Pallister, premier ministre du Manitoba

 Avec des informations de la Presse canadienne, Canadian Press, CBC et Radio-Canada

Plus :

Le marché du carbone, c’est quoi au juste (Radio-Canada)

Retrait de la bourse du carbone : quelles conséquences pour l’Ontario? (Radio-Canada)

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Catégories : Politique, Société
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