Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege et Nadia Murad. Crédit : Twitter

Le prix Nobel de la paix décerné à deux militants des droits de la femme : Denis Mukwege et Nadia Murad

Si les deux lauréats du prix Nobel de la paix 2018 sont deux personnalités se distinguent pour ce qui est du sexe, de l’âge et du lieu de résidence, ils ont en commun le combat contre les violences sexuelles et autres sévices physiques ou psychologiques infligés aux femmes.

Le médecin qui répare les femmes

Denis Mukwege est un chirurgien reconnu en Afrique centrale et dans le monde pour son engagement à défendre et à venir en aide aux femmes victimes d’exploitation sexuelle durant la guerre en République démocratique du Congo.

Le combat de longue haleine de l’homme de 63 ans débute en 1996, au plus fort des hostilités entre les partisans du rebelle Laurent Désiré Kabila et de l’ancien président Mobutu. Une situation de haute tension qui a entraîné toutes sortes d’exactions de l’armée et des rebelles contre la population, avec des conséquences désastreuses pour les plus vulnérables, soit les femmes et les enfants.

Des milliers de femmes sont torturées, violées et mutilées. Heureusement pour celles qui survivent, le Dr Mukwege est présent pour les aider. En 22 ans, il a réparé plus de 50 000 femmes violées ou excisées, dans le cadre de pratiques coutumières, dans sa clinique dédiée à ces causes. Un travail d’amour, de compassion, et de don de soi pour le chirurgien qui a fait de la lutte contre les violences sexuelles, physiques et psychologiques à l’endroit des femmes de son pays une raison d’exister.

Nadia Murad : d’esclave sexuelle à Prix Nobel de la paix

Nadia Murad est de ces femmes au parcours difficile qui réussissent, à force de résilience, à surmonter le pire pour se mettre au service des autres.

À tous justes 21 ans, elle vit l’expérience douloureuse du viol. Des djihadistes radicaux ont pris Mossoul et fait irruption dans le village de la jeune irakienne, à Kocho, près de Sinjar, en 2014. Ils y ont semé la torture, tué des milliers d’hommes, enrôlé de force des enfants à titre de soldats et traumatisé plusieurs jeunes femmes en les mariant de force ou en les vendant comme des esclaves sexuelles.

Mme Murad est passée par chacune de ces étapes traumatisantes. Mais, avec courage et détermination, celle qui avait réussi à se libérer du joug de ses bourreaux s’est engagée à défendre les droits de la femme dans son pays et sur toutes les scènes de guerre.

L’ex-esclave sexuelle de Daech a déjà reçu le prix Sakharov et est aussi ambassadrice de bonne volonté des Nations unies pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains.

Catégories : International, Société
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